(Mise à jour) Mark Hurd quitte son poste de PDG de Hewlett-Packard à la suite d'une plainte pour harcèlement sexuel émanant d'une ancienne prestataire marketing du constructeur informatique. L'enquête, conduite par un juriste externe à la société, ainsi que par le responsable juridique de HP et supervisée par le Conseil d'Administration, a fait apparaître que Mark Hurd n'avait pas enfreint la politique mise en place par HP sur ces questions, mais qu'il avait effectivement contrevenu aux codes de conduite de HP.

C'est Cathie Lesjak, la directrice financière de HP, qui occupera le poste de PDG par intérim, tout en conservant ses actuelles fonctions, pendant qu'un comité se mettra en quête du remplaçant de Mark Hurd. En prenant ce poste par intérim, elle a déclaré n'avoir jamais été aussi confiante dans l'avenir du groupe.

Des prestations facturées et non effectuées

HP n'avait découvert cette situation que récemment, lorsqu'un juriste externe a adressé une lettre à la société à la demande de la plaignante. Informé le lendemain, le Conseil d'Administration a alors diligenté une enquête. Celle-ci a révélé que Mark Hurd avait noué une relation personnelle étroite avec une ancienne prestataire marketing du groupe dont il n'avait pas informé le Conseil d'Administration. C'est ce qu'a expliqué Mike Holston, responsable juridique de HP, en précisant que la plaignante ne souhaitait pas voir son nom communiqué.

L'enquête a aussi mis à jour qu'à de nombreuses reprises, la collaboratrice avait été payée ou remboursée sans avoir effectué de prestations. Par ailleurs, des notes de frais mal libellées présentées par Mark Hurd ont montré que le dirigeant souhaitait cacher les relations personnelles qu'il avait avec cette personne.

Sur la base de ces faits, « le Conseil d'Administration et Mark ont admis qu'il lui était impossible de mener sa mission de façon efficace et il a démissionné », a expliqué Mike Holston.

Une question d'intégrité et de crédibilité

HP ne souhaite pas révéler le montant improprement dépensé par Mark Hurd et l'ancienne prestataire, mais sous-entend qu'il est significatif. En réalité, le groupe considère qu'il ne s'agit pas d'un préjudice matériel. « Ce n'est pas le montant en dollars qui a décidé le Conseil d'Administration à prendre sa décision, admet Mike Holston. C'est une question d'intégrité, de crédibilité et d'honnêteté ».

Les dirigeants du groupe sont satisfaits que l'enquête ait pu montrer que ces pratiques irrégulières ne s'étendaient pas au-delà de Mark Hurd. Ils ont souligné la bonne santé financière de la société et insisté sur le fait que Mark Hurd n'était pas seul responsable des succès passés de l'entreprise.

« Cette annonce n'a rien à voir avec les performances opérationnelles de l'entreprise, mais concerne uniquement l'attitude et le jugement de Mark », a ajouté Cathie Lesjak.