Les derniers échanges épistolaires, plutôt virulents, évoquaient même un supposé sabotage par Yahoo des négociations avec Microsoft. Un bonus promis aux employés en cas de rachat aurait ainsi lourdement augmenté la facture à payer par le numéro un du logiciel. Yahoo s'en défend, arguant de la nécessité de cette mesure et accuse Carl Icahn de n'avoir aucun plan crédible pour l'entreprise. De quoi énerver sérieusement le milliardaire lorsqu'il a repris le clavier lundi : "Avez-vous seulement pris le temps de lire ma lettre, assène-t-il, qui décrit de façon précise les mesures que je demanderai au nouveau conseil d'administration de prendre ? Ironiquement, pendant que vous vous interrogez sur mes plans, il est intéressant de noter que les membres du conseil d'administration sont occupés à récolter d'imposants bénéfices de compensation. Vous avez gagné près de 10 000 $ par semaine l'an dernier - pas mal pour un membre de conseil d'administration. Je pense que la plupart des actionnaires aimeraient connaître votre emploi du temps - surtout à la lumière des soi-disant plans que vous avez mis en oeuvre et qui ont tous échoué. » Le milliardaire continue de réclamer le départ de Jerry Yang pour que l'entreprise puisse embaucher un remplaçant expérimenté et talentueux, citant en exemple Eric Schmidt, le PDG de Google. De leur coté, Roy Bostock et Jerry Yang continuent de faire porter la faute de l'échec des négociations à Microsoft. Selon eux, par ailleurs, les accusations portées par Carl Icahn contre le conseil d'administration nuisent à la valeur de l'action. Ils ponctuent leur « proxy statement » destiné aux actionnaires d'un solennel : "L'avenir de Yahoo et la valeur de votre investissement sont entre vos mains."