Les dommages des ransomwares ont parfois des conséquences inattendues et celui qui a touché la ville de Marseille il y a quelques semaines refait ainsi parler de lui. Alors que la ville se remet petit à petit des impacts sur son système d'information de cette cyberattaque - à l'image d'Antibes et également de la Métropole Provence Alpes Côte d'Azur - l'INSEE a publié vendredi dernier les données de mortalité liées au coronavirus. Quel rapport ? En raison du ransomware, les services administratifs de la ville de Marseille n'ont pas pu faire remonter les informations requises à des fins de traitement statistiques demandées par l'institut.

« La rapidité de remontée de ces informations varie également selon les départements et pourrait être perturbée par les mesures de confinement, de même que le choix des modalités de transmission (dématérialisé ou courrier postal). Les dernières données quotidiennes sont donc à prendre avec précaution ; elles seront révisées »,  a précisé l'INSEE dans une note méthodologique. « Depuis le 13 mars, la mairie de Marseille n’a pu transmettre aucun nouveau décès du fait d’un problème technique. C’est pourquoi les données des Bouches-du-Rhône sont pour le moment arrêtées au 11 mars ».

Un retour temporaire au registre papier

Contactée par notre confrère LCI, l'INSEE a apporté la précision suivante : « La comptabilisation des décès est, en effet, suspendue en raison d’un problème informatique à la mairie de Marseille [...] La seule commune de Marseille enregistrant la moitié des décès pour toutes les Bouches-du-Rhône, publier des résultats de ce département sans ses chiffres serait peu représentatif ». Et la mairie de Marseille d'indiquer de son côté : « L'attaque a mis à mal nos capacités et nous n'avons pas pu envoyer nos informations à l'Insee dans les délais requis. » En attendant la mise à jour du logiciel habituellement utilisé pour saisir et transmettre ses données à l'Insee et à la Préfecture, la ville de Marseille se résout en attendant à tenir à jour un registre papier.

Ce problème intervient dans un contexte de tensions autour du protocole à base de chloroquine promue par la professeur Raoult de l'IHU Méditerranée.