Dernier rebondissement en date sur le marché des gros opérateurs américains : MCI a accepté mardi la dernière offre en date de Verizon et semble bien décidé à refuser les faveurs, pourtant plus dotées, de Qwest.

Avec une offre de 7,6 Md$, inférieure de plus d'un milliard à celle de Qwest, Verizon paraît mettre un terme à la concurrence acharnée dont faisaient montre les deux prétendants au rachat de l'ex-Worldcom. Pourtant, certains analystes considèrent rine n'est définitif. Les actionnaires de MCI pourraient, comme ils l'avaient fait après la première offre de Verizon, manifester leur mécontentement face à un accord leur procurant des avantages à court terme moindres que ceux auxquels ils auraient pu prétendre avec la proposition de Qwest.

C'est l'avis du cabinet Current Analysis, lequel s'attend à une nouvelle offre du candidat malheureux : "Qwest devait savoir dès le début que Verizon allait acquérir MCI, alors pourquoi ne pas leur rendre la tâche plus ardue ?" s'interroge ainsi Brian Washbrun.
Une guerre des offres que Verizon a refusée, sans jamais chercher à dépasser les sommes annoncées par Qwest. Pour Jeff Kagan, un consultant télécoms indépendant, cela signifie que MCI avait arrêté son choix très tôt : "MCI aurait préféré un prix plus élevé mais Verizon ne l'a pas proposé. MCI préférait en réalité traiter avec Verizon". Rappelons que MCI avait accepté le mariage avec Verizon le 14 février, dès le début des négociations, semblant même se désintéresser des contre propositions de Qwest.

La solidité financière de Verizon a également dû faire pencher la balance du côté de Verizon. MCI se relève à peine du douloureux épisode WorldCom et reste vulnérable. Qwest connaît aussi des difficultés financières et doit supporter une dette de près de 17 Md$. Son chiffre d'affaires annuel plafonne à 14 Md$, bien moins que les 71 Md$ de Verizon. Au final, le moins disant semble le plus sûr.

Si l'union MCI-Verizon était confirmée en assemblée générale, la nouvelle entité se placerait en première position des opérateurs américains et pourrait affronter sur le marché des télécoms l'autre colosse né du récent rapprochement entre AT&T et SBC.