"Le Web 2.0 donne une possibilité à Microsoft, ainsi qu'aux autres éditeurs, d'envisager une baisse du prix des logiciels, en plus d'en améliorer les bénéfices et la valeur". C'est à l'occasion du sempiternel jeu des questions-réponses (*) lors de l'édition parisienne de Mix 06 que le très éloquent Steve Ballmer, PDG de Microsoft, a ainsi fait partager sa vision du web 2.0, devant un parterre de développeurs et décideurs. Il ne s'agissait pas vraiment de les sensibiliser au saut qualitatif - lié notamment à la simplification des interfaces permettant une souplesse d'utilisation et d'interaction bien plus importante sur le web - mais bien plutôt d'en vanter le modèle économique. Selon lui, les modes de commercialisation des logiciels du web 2.0, qui reposent sur l'abonnement, la transactions en ligne ou une publicité davantage ciblée, vont implicitement endiguer le piratage. Plus de vente de produits - on est plutôt dans l'accès à un service logiciel - plus de piratage des produits ! Et de faire miroiter un bénéfice direct pour les utilisateurs : débarrassés du manque à gagner lié au trafic de logiciel, les éditeurs pourraient éventuellement envisager une baisse du prix des logiciels. "Tout en conservant le but premier, soit augmenter la valeur des applications", a promis Steve Ballmer. Mieux et moins cher : le Web 2.0 va donc bouleverser le modèle économique des éditeurs. "Les logiciels vont être davantage téléchargés, financés par l'abonnement, à l'opposé d'un unique acte d'achat". Du coup, Steve Ballmer déclare "rivaliser clairement avec les acteurs de l'open source et des sociétés comme Google ou Yahoo". Tout en précisant que ce n'est pas cette seule rivalité qui pousse Microsoft à l'innovation. Mais bien "son envie d'enrichir l'interface utilisateurs notamment à travers le Web 2.0, ainsi qu'en proposant une série de technologies, tels que Atlas et WPF" (Windows Presentation Foundation), très en avant au Mix 06 de Paris. Entourés de ses nombreux partenaires, les équipes de Microsoft ont étalé l'arsenal technologique de la marque, pour concrétiser ce besoin d'interface plus riches et intelligentes. Tant au niveau du navigateur, avec la démonstration d'Atlas et d'Ajax et WPF/E, qu'au niveau du desktop, avec WPF. Côté outils, l'éditeur de Redmond a exposé les composantes de la suite Expression, Interactive Designer, pour la création de XAML (le langage XML d'interface WPF) et Expression Web Designer (création web). A noter également la démonstration d'InfoCard, solution de gestion d'identité de Microsoft. (*) Les questions ont été posées à l'avance par les internautes