Une enquête mondiale de l'éditeur Cloudera a interrogé plus de 10 000 travailleurs de la connaissance et plus de 2 000 décideurs métiers sur leur perception des technologies d'intelligence artificielle (IA), de machine learning (ML) et d'analyse de données. L'étude s'est notamment penchée sur l'impact de ces technologies sur les entreprises, mais aussi la société dans son ensemble.

Près de huit travailleurs de la connaissance sur dix (77%) pensent que l'IA, le ML et l'analyse de données peuvent apporter des bénéfices à leur entreprise dans les trois ans qui viennent. Une majorité des répondants estime notamment qu'IA, ML et analyse de données peuvent contribuer à leurs objectifs prioritaires. Pour les décideurs métiers, ces objectifs incluent notamment la transformation digitale (32%), l'amélioration de la productivité (28%) et les critères sociaux, environnementaux et de gouvernance, ou ESG (26%). Parmi les principaux bénéfices déjà observés avec la mise en oeuvre de l'IA, du ML et des technologies analytiques, les économies de temps et d'argent se classent en tête chez les décideurs comme chez les travailleurs. Pour les décideurs, c'est plutôt le ML qui est associé à des gains de temps (59%) et de budget (54%), tandis que chez les travailleurs de la connaissance l'IA devance celui-ci (58% l'associent à des gains de temps et 56% d'argent). L'étude ne le précise pas, mais rappelons que le machine learning est un sous-ensemble de l'IA, concept plus large qui inclut également d'autres technologies, comme les systèmes experts.

Des leviers pour les politiques durables et RSE

Fait intéressant, les décideurs métiers comme les travailleurs de la connaissance estiment que les données de leur entreprise ne servent pas uniquement à générer du profit. Pour les deux populations, près de la moitié des données sont utilisées pour apporter des bénéfices aux communautés auxquelles s'adresse leur entreprise (52% en moyenne chez les décideurs métiers, 49% pour les travailleurs de la connaissance). Près d'un travailleur du savoir sur cinq considère également que son organisation ne s'engage pas assez sur les objectifs RSE et ESG, tandis que 73% des décideurs métiers pensent que leur organisation pourrait davantage exploiter ses données pour améliorer le bien-être de ses employés et clients. Une majorité des décideurs métiers pense aussi que les technologies autour des données peuvent contribuer à la mise en oeuvre de pratiques durables, en particulier l'IA (63% des répondants estiment qu'elle peut avoir un grand impact). Chez les travailleurs de la connaissance, cette perception est également présente, mais à un degré moindre, 49% voyant l'IA comme un levier potentiel important.

Les trois domaines technologiques étudiés changent le quotidien des travailleurs de la connaissance : plus de la moitié ont vécu des changements liés à l'usage d'IA ou de ML, et 63% avec des outils analytiques. La majorité de ces répondants (80%) seraient d'ailleurs à l'aise avec le fait de basculer vers un nouveau poste axé sur ces technologies. Chez ceux qui se déclarent moins à l'aise, la raison majeure est un investissement insuffisant de leur employeur sur leur formation, pour les aider à acquérir ces compétences (52%). Du côté des décideurs, la majorité (71%) reconnaît la nécessité d'investir sur la formation. Toutefois, 22% indiquent ne pas avoir de plan de formation pour leurs employés afin d'aider ces derniers à acquérir des compétences en IA/ML/analyse de données, un chiffre qui demeure significatif. Si les compétences sont un enjeu clef, d'autres facteurs peuvent également freiner les initiatives d'IA, ML et d'analyse de données. Pour les répondants des deux panels, les obstacles aux nouveaux projets sur ces technologies sont assez classiquement les contraintes budgétaires (45% des décideurs et 42% des travailleurs) et les résistances au changement (40% des décideurs et 42% des travailleurs). Les décideurs citent également la capacité à passer à l'échelle (40%), tandis que les travailleurs mettent en avant le manque de compréhension du management sur leurs tâches (42%).