Le conseil d'administration du CNRS n'a pas pu se réunir ce matin à Paris. Le mouvement « Sauvons la recherche » a en effet empêché la tenue de la réunion prévue sur l'avenir du premier centre de recherche public. « Près de 3000 personnes sont venues tôt pour manifester leur désaccord,» se félicite Hélène Waeselynck, chercheuse en sûreté de fonctionnement des systèmes informatiques au Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (Laas) de Toulouse et syndiquée au SNCS-FSU. La réunion est donc reportée. A Toulouse, près de 700 manifestants se sont également rassemblés dans la matinée devant la Délégation régionale du CNRS. Une action de sensibilisation du grand public a été organisée à l'heure du déjeuner, sous la forme d'un « pique-nique scientifique sur la place du Capitole. Pour Hélène Waeselynck, la réforme de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, met en péril la recherche fondamentale. De plus, l'idée de regroupement en instituts spécialisés (l'informatique sera ainsi copilotée avec l'Inria) laisse de côté, selon cette scientifique, des pans entiers de la recherche. Elle ajoute que « le système de copilotage des organismes est une manière de mieux contrôler les travaux des scientifiques. La logique de recherche à court terme, sur des thèmes à la mode, appliquée uniquement aux industriels n'est pas souhaitable ». Une contestation bien réelle dans les technologies de l'information Bref, la réforme ne passe pas. « Elle ne se résume pas à un simple problème d'étiquetage des instituts » conclut Hélène Waeselynck. La communauté scientifique s'est déjà mobilisée, et ne veut pas céder. La contestation est bien réelle dans les secteurs des technologies de l'information et des sciences du vivant. Bien que dans cette dernière discipline, certains chercheurs aspirent tout de même à une meilleure complémentarité et à une plus grande coopération entre les équipes, qui permettraient d'aligner la recherche française sur la concurrence mondiale.