Parmi les experts présents sur le salon Solutions Linux (jusqu'au 2 janvier au Cnit), plusieurs affichent ostensiblement l'intérêt d'installer le système d'exploitation et des logiciels libre en entreprise. D'autres tentent plutôt de masquer la technologie pour ne parler que des services qu'offrent leurs solutions. « Notre objectif est de rendre Linux accessible, explique Bruno Veluet, directeur commercial de Leonix, une société qui offre un boîtier tout en un pour les PME. Le client n'est pas obligé de savoir qu'il y a Linux derrière. Notre travail est de développer les interfaces qui lui permettent d'utiliser des outils Open Source sans compétence technique particulière ». Constat identique chez Iris Technologies qui propose le même type de produit, mais en version logicielle : « Pour ne pas être prisonnier du fournisseur et pouvoir faire évoluer plus facilement la machine ». Dixit Antoine Renard, directeur général de la société. Malgré la croissance des serveurs de stockage de type NAS sous Windows, quelques résistants restent fidèles à Linux, comme le fournisseur Français Intellique qui utilise un dérivé de la distribution Debian. « Linux a l'avantage de ne pas être limité à 2 téraoctets, explique Sylvain Pujos, directeur technique de la société dont le plus gros NAS possède aujourd'hui une capacité de 20 téraoctets. De plus, le noyau est plus stable et les formats de sauvegarde ne sont pas propriétaires ». Et d'expliquer qu'en outre, « offrir une solution propriétaire coûte plus cher car il faut tout masquer et gérer les licences. Evidemment, on peut être copié, mais le jeu, c'est d'être toujours en avance ». Serveurs, calculateurs et développement Les constructeurs d'ordinateurs, quant à eux, sont nombreux. Concurrent Computer, IBM, SGI, Sun, Stratus, Transtec et Unika étaient présents sur leur propre stand, et HP sur des stands de partenaires, avec des motivations diverses. Si IBM rappelle que plusieurs de ses gammes de serveurs supportent Linux, dont les iSeries (ex. AS/400), il insiste sur sa plate-forme de développement logiciel. Concurrent Computer, spécialiste du temps réel, continue d'améliorer ses plate-formes multiprocesseurs, Xeon et Opteron, pour le calcul temps réel, la visualisation haut de gamme ou la vidéo à la demande. Mais Concurrent Computer, par un accord avec Novell, s'ouvre à de nouveaux horizons, en capitalisant sur son savoir faire dans le domaine des noyaux Linux temps réel. SGI met surtout en avant son calculateur graphique Prism, capable de visualiser des images issues de calculs très lourds. Par l'intermédiaire de VizServer, il est même possible d'y accéder depuis une station de travail ou un PC sur lequel l'image s'affichera. Sun, fort de ses récentes annonces, pousse son OpenSolaris pour processeurs x86 64 bits, ses serveurs et ses stations de travail à base d'Opteron, ainsi que ses outils Java. Stratus, spécialiste des machines à disponibilité continue, présentait ses gammes ftServer 3300 et ftServer W Series 2300 et 4300 à processeurs Xeon. Transtec, constructeur allemand réputé pour ses serveurs, montrait pour la première fois en France son système de stockage RAID Provigo 1100 à interface Fibre Channel et iSCSI (ou seulement iSCSI). Ce dernier se distingue par un contrôleur construit à partir d'une carte mère Opteron avec un noyau Linux installé en ROM. Une approche qui permet, selon Transtec, une évolutivité plus importante, de meilleures performances en iSCSI, le tout à un coût inférieur. Unika, qui connut son heure de gloire avec des micro-ordinateurs grand public, revient avec de nouvelles ambitions et une division serveurs. On pouvait ainsi voir deux machines originales : un serveur quadri-Opteron bicoeur dans un boîtier d'une hauteur de 1 U seulement (4,45 centimètres), d'origine Supermicro, et un serveur dans un boîtier tour allongé, équipé de huit processeurs Opteron bicoeurs. HP, enfin, rappelait que son HPC, son « OpenSource utility performance center » européen, constitué de 53 serveurs Proliant quadri-Opteron, offre sa puissance de calcul pour des prestations dans le domaine du calcul scientifique, du partage d'applications, des tests applicatifs, de la formation.