La crise sanitaire a généré une forte demande des entreprises européennes en solutions numériques pour mieux assurer la gestion du capital humain, relevait une étude présentée en décembre dernier par SD Worx. Dans sa dernière enquête, l’éditeur a cherché à savoir quelle serait la tendance du marché de l'externalisation RH après la période du confinement. Pour cela, 300 professionnels RH travaillant dans des ETI et PME et basés dans neuf pays européens, dont la France (Allemagne, Suisse, Autriche, Belgique, Pologne, Italie, Espagne et Irlande) ont été interrogés en juin 2020. Selon les résultats, le sujet suscite des avis plus ou moins tranchés dans les différents pays d'Europe. Alors que ses voisins européens privilégient des prestataires externes pour la gestion de leurs tâches RH, la France envisage au contraire de redistribuer la charge de travail en interne après la crise sanitaire.

Une question qui divise au niveau européen

En effet, 37% des professionnels RH de l’Hexagone souhaitent garder le contrôle de leurs services en interne. La tendance est toute autre aussi bien en Allemagne (40%), qu’en Suisse (37%), en Autriche (36%) ou encore en Belgique (35%) qui préfèrent continuer à externaliser ce type d’activités. Seuls, deux répondants sur dix souhaitent faire appel à des sous-traitants dans des pays tels que la Pologne (17 %), l'Irlande (23 %), l'Italie (19 %) et l'Espagne (16 %). En moyenne, 27% des entreprises interrogées n'ont pas l'intention de réduire l’étendue des tâches RH qu'elles externalisent, tandis que 34 % ont indiqué qu'elles avaient l'intention d’en assumer davantage en interne.

Lorsqu’il s’agit d’externaliser leurs services RH, les entreprises européennes semblent avoir des avis différents. (Crédit photo: SD Worx/Source: SDWorx)

Afin de mettre les éléments précédemment mentionnés en perspective, SD Worx a cherché à déterminer quelles tâches étaient les plus susceptibles d’être sous-traitées par les départements des ressources humaines du marché français. De manière générale, ils souhaitent essentiellement confier des fonctions spécifiques  à des entreprises spécialisées. « En France, les professionnels ont une forte proportion à externaliser les parties RH dites techniques comme la paie ou encore la veille légale, par exemple, nous a indiqué Jean-Marie Mozziconacci, directeur général France de SD Worx. En effet, ils privilégient le recours à des prestataires - comme ceux de la paye-  dont c’est le métier, a-t-il ajouté. « A l’inverse, pour des raisons culturelles, et comme dans d’autres pays latins comme l’Espagne et l’Italie, ils préfèrent garder le contrôle des relations humaines sur les tâches liées à la gestion du capital humain, aux rémunérations, au conseil et à la formation », a-t-il conclu.