Depuis la fin des années 90, de nombreux experts claironnent l'urgence d'une vaste adoption d'IPv6. Néanmoins, les divergences persistent entre promoteurs de la nouvelle version d'IP, et défenseurs de l'actuel IPv4. Interrogé par Computerworld, Geoff Huston, chercheur à l'Apnic, estime qu'IPv4 peut encore servir jusqu'en 2050 et même participer au développement économique : "la mort d'IPv4 n'a pas entraîné celle d'Internet. Une industrie s'est même développée autour." Selon lui, "tout ce qui s'appuie sur http fonctionne parfaitement, NAT pourrait être un succès parfait. [...] Un financier futé achètera et revendra des adresses. Tous ceux qui disposent d'adresses de classe B vont se rendre compte qu'ils peuvent organiser leur réseau derrière du NAT et vendre leurs adresses en surplus." Pour Geoff Huston, un nouveau marché va apparaître qui va permettre à IPv4 de tenir la dragée haute à IPv6 pendant quelques dizaines d'années. Tony Hain, directeur technique chez Cisco, estime en revanche que le NAT "a fait son boulot a apporté les deux ans nécessaires au développement des standards et produits IPv6." Selon lui, "il est temps de passer [à IPv6]", et urgemment : les niveaux actuels de consommation d'adresses IPv4 ne sont pas soutenables au-delà de 2010.