Dans les professions de l’ingénierie, la pénurie de jeunes diplômés sur le marché du travail s’intensifie, selon une étude réalisée en 2025 par Jobteaser. Basée sur l’analyse de plus de 4 millions de candidatures et 250 000 offres d’emploi disponibles sur la plateforme de recrutement, elle révèle un déséquilibre structurel sur certaines fonctions. Sont concernés les ingénieurs juniors avec diverses spécialités jugées difficiles à pourvoir  Les résultats sont calculés selon un indice qui évalue la difficulté à pourvoir un poste junior (stage, alternance, premier emploi) en croisant le volume de candidatures reçues et le volume de postes à pourvoir

Ainsi, à la 1ere place des profils juniors les plus difficiles à recruter, se trouvent les professions liées à la qualité et à la maintenance. Dans le classement des autres spécialités pénuriques en début de carrière, les ingénieurs en conception des systèmes industriels se placent au 4e rang (derrière l’énergie et les RH) suivis par les programmeurs. Les chefs de projets IT arrivent à la 11e place du baromètre. Du côté des métiers à l'équilibre concernant les jeunes candidats du marché de l'emploi ceux des infrastructures et des réseaux, de la logistique/supply chain ainsi que du marketing digital sont cités.

L'insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail en 2025. (Source: Jobteaser)

Des candidats peu attirés par les sciences

Dans ce contexte, Jobteaser rappelle que la France a besoin de 60 000 jeunes diplômés ingénieurs par an mais n'en forme que 40 000. Le déficit annuel de 20 000 ingénieurs s’aggrave en raison de la diminution des inscriptions dans les filières scientifiques, en particulier parmi les femmes, dont le nombre a chuté de 28 % depuis 2019. Parmi les autres facteurs évoqués, l’attractivité limitée de certaines formations, comme pour les parcours ingénieurs, fait que certains jeunes d'aujourd'hui se détournent. En cause, une méconnaissance des débouchés des métiers techniques parfois perçus comme complexes. A cela s'ajoute une concurrence accrue des écoles de commerce, de plus en plus convoitées par des étudiants.

Les inscriptions en écoles de commerce (en violet) versus les écoles d'ingénieurs en France entre 1980 et 2023. (Source: Jobteaser)

De même, en raison du retard d’adaptation de l’offre de formation, certains secteurs porteurs recrutent de manière exponentielle des profil expérimentés sans que l'offre de formation ne se soit encore adaptée. Pour inverser la donne, le spécialiste de l'emploi recommande entre autres d’identifier les métiers les plus en tension et d’ajuster la stratégie RH aux différentes raisons qui expliquent la pénurie de candidats. D’autant que d’ici 2030, 800 000 postes seront à pourvoir annuellement, notamment portés par les départs à la retraite et les ingénieurs en informatique figureront parmi les plus demandés des jeunes talents.