Des conditions de départs et des reclassements insuffisants. C’est ce qui a été proposé aux 161 collaborateurs bretons d’Axians, une entreprise de réseaux et télécoms propriété de Cegelec Ouest Telecoms et filiale de Vinci Energies. Ces salariés sont sous le coup d’un PSE suite à la fermeture des sites de Pacé (Ille-et-Vilaine), Ploeren (Morbihan), Quimper et Kersaint-Plabennec (Finistère) annoncée par le groupe en novembre dernier. Selon nos confrères de Ouest France, lors d’une réunion organisée vendredi dernier entre la direction et les représentants du personnel, des « revalorisations, et un prolongement des congés payés ont pu être obtenus, mais près de la moitié des salariés ne bénéficieraient pas d’une solution de reclassement à ce stade. »
En décembre, le CSE de Cegelec Ouest Telecoms nous avait alerté sur les propositions de ce PSE. Dans un communiqué, l’instance représentative du personnel avait souligné : « malgré une activité soutenue, notamment pour le client historique Orange […],Vinci Energies a décidé unilatéralement d’interrompre ce contrat à compter du 31 décembre 2024, mettant ainsi en péril des emplois pourtant indispensables au développement et à la maintenance d’un réseau filaire (cuivre et fibre) ». Selon elle, les mesures proposées dans le cadre du PSE auraient largement été sous-évaluées compte tenu des capacités financières du groupe Vinci.
15% des reclassements a l'essai
« Les offres de reclassement interne au sein du groupe Vinci sont en nombre limité, loin de pouvoir absorber tous les salariés impactés, et environ 15% du personnel sont à l’essai dans le groupe. Les propositions de reclassement externe orientent les salariés vers des entreprises aux conditions salariales précaires, ce qui ne garantit pas un avenir stable et décent ». Les représentants des salariés d’Axians insistent également sur la perte des compétences, qui va avoir lieu avec ces fermetures d’entreprise et entraîner une dégradation du réseau de télécommunications nécessaire au bon fonctionnement des institutions et des clients particuliers.
De ce fait, ils exigent des propositions « à la hauteur de leur engagement et des moyens financiers conséquents du groupe pour construire un avenir professionnel digne ». Une mobilisation des acteurs publics et des partenaires sociaux est également souhaitée pour obtenir un dialogue constructif avec la direction de Vinci Energies. La direction de Cegelec Ouest Telecoms s’est justifiée en indiquant : « Depuis le mois d’octobre, des négociations ont été engagées de manière proactive et au-delà des obligations légales avec les représentants du personnel, pour définir les mesures d’accompagnement qui doivent être présentées en janvier 2025 dans le cadre réglementaire d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
La direction attentive jusqu'à la reprise de contrat
Notre objectif est de trouver des solutions de reclassement pour l’ensemble de nos collaborateurs en facilitant les conditions de mobilité, prioritairement en interne, mais également en externe, notamment auprès du nouvel attributaire. » Selon l’entreprise, dans cette phase préalable, des postes ont déjà été identifiés et leur sont proposés. « A date, ce sont 200 postes à pourvoir en Bretagne au sein du groupe, dont 110 chez Vinci Energies. A ce stade, plus de la moitié des salariés concernés sont engagés dans un processus de reclassement ». Se voulant rassurante, elle se dit « pleinement mobilisée, attentive à maintenir un dialogue ouvert et permanent, tant auprès de nos équipes pour leur offrir une possibilité de reclassement, que de notre client pour assurer les prestations jusqu’à la reprise du contrat par son nouveau prestataire ».
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