Après plusieurs années marquées par des tensions extrêmes sur le marché français du recrutement IT, 2025 aura été celle du ralentissement et d’un potentiel rééquilibrage. Selon la dernière étude de rémunération du cabinet Robert Walters, la tendance devrait se poursuivre en 2026 avec en moyenne des augmentations salariales dans les métiers du numérique estimées à 4%. C’est un peu mieux par rapport aux 3% annoncés l’an dernier et moins bien comparé aux 7% de progression en 2024. Selon le rapport, 76 % des cadres informaticiens sont confiants quant aux opportunités d’emploi dans leur secteur. Ce sentiment se retrouve sur le sujet des salaires, avec 52% qui s’attendent à être revalorisés en 2026. Il est conforté par le fait que 83% des entreprises du numérique disent vouloir augmenter leurs collaborateurs en 2026.
Sur le marché de l’emploi, les tensions s’atténuent sauf sur des profils à forte valeur ajoutée. Robert Walters évoque des recrutements difficiles à réaliser dans trois disciplines technologiques phares : les directeurs de programme, ceux de la transformation numérique et les chief digital & Information officers (CDO). Compte tenu de l’augmentation de la demande pour ces profils, leurs fiches de paye devraient faire partie des plus attrayantes de l'année 2026. Ainsi, un directeur de programme transversal avec 10 à 15 ans d’expérience percevra une somme comprise entre 105 K€ à 140 K€ annuels bruts l’an prochain. A ses côtés, le CDO devrait également rester bien positionné, soit une rémunération de 130 K€ avec 15 ans minimum de métier.

Prévisions de salaires 2026 dans le pilotage de projets de transformation. (Source Robert Walters)
Des professions en vogue dans l'IA et les infra
Face à l’essor de l’intelligence artificielle, le responsable de l’automatisation et de l’IA (dont le salaire n’a toutefois non communiqué) occupera la 1ere place des postes « en tendance » en 2026. L’architecte (dans tous les domaines) et le responsable en sécurité des systèmes d’informations figureront aussi dans le trio de tête des professions en vogue. Avec une expertise de 6 à 10 ans, l’architecte IT technique percevra en 2026 entre 75 K€ à 90 K€ en moyenne par an, voire jusqu’à 115 K € avec entre 10 et 15 ans dans la fonction.
Quant au RSSI, il devrait compter sur un salaire compris entre 90 K€ et 105 K€ pour un profil intermédiaire (6 à 10 ans) et entre 100 K€ et 120 K€ avec pour un expérimenté (10 à 15 ans).

Prévisions de salaires 2026 dans les métiers RSSI, DSI, architecte,... (Source: Robert Walters)
Les lead data scientists en bonne place
En outre, la demande est toujours soutenue dans les métiers liés aux data en particulier pour le lead data scientist. Selon les projections de Robert Walters, le bulletin de paye pourrait afficher un montant compris entre 90 K€ et 120 K€ (avec 6 à 10 ans dans la fonction) et entre 100 K€ à 130 K€ pour 10 à 15 ans d’expertise. Dans l’IT, les salaires des professionnels ayant une expertise sur les ERP seront attractifs tout en étant moins généreux, soit entre 60 K€ et 75 € pour un ingénieur justifiant de 6 à 10 ans d’expérience minimum et jusqu’à 95 K€ au-delà.
En revanche, pour les ingénieurs infra, les payes devraient atteindre des niveaux inférieurs à l'an dernier soit 60 K€ annuels pour des profils intermédiaires et jusqu'à 70 K€ pour des candidats expérimentés.

Prévisions de salaires d026 dans les métiers des domaines, des ERP, des data et des ingénieurs infra. (Source: Robert Walters)
Relever les enjeux liés à l'IA et la transparence des salaires
Dans ce rapport, Robert Walters souligne aussi que face aux difficultés persistantes, les entreprises explorent d’autres solutions pour optimiser leurs recrutements. 38% d’entre elles utilisent ainsi l’IA ou envisagent de le faire, pour rédiger des annonces, trier automatiquement les CV, ou encore conduire des entretiens. Si ces pratiques permettent de traiter des volumes importants, elles soulèvent tout de même des questions sur l’authenticité et le risque de déshumanisation des processus. Face à elles, 1 cadre sur 2 envisage d’utiliser l’IA pour leurs prochaines candidatures alors même que 36% des entreprises déplorent un manque d’authenticité et de personnalisation, et que 16% vont même jusqu’à arrêter le processus.
Autre enjeu majeur de l’année à venir : la directive européenne sur la transparence des salaires, applicable à partir de juin 2026 Plébiscitée par une majorité d’employés, elle impose des critères objectifs pour réduire les écarts, mais la plupart des entreprises déclarent ne pas être suffisamment préparées pour l’appliquer.

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