« L'avenir immédiat de la BI montre un décalage entre le battage marketing et la réalité », estime Andreas Bitterer, vice-président du cabinet Gartner. «Le besoin d'analyse, poursuit-il, ne correspond pas aux besoins des entreprises, et le battage opéré par les fournisseurs autour du cloud BI ne se reflète pas dans leurs chiffre d'affaires et dans les références clients, il y a également une lutte entre modèle centralisé et modèle décentralisé de prestation de BI."

Le cabinet d'études se livre à trois constats majeurs :

Le cloud ne représentera que 3% du chiffre d'affaires total de l'analyse décisionnelle en 2013. En 2013, prédit le Gartner, chaque fournisseur de BI présentera une offre cloud, mais celle-ci représentera à peine 3 % des recettes totales de BI.  Le marché du décisionnel  n'est pas exempt de nuages liés au battage réalisé. L'adoption actuelle de cloud BI dans les entreprises se situe loin derrière les attentes des fournisseurs. Si les entreprises ont déjà investi en BI chez elles, elles hésitent moins à confier un des segments de cette BI au cloud. Toutefois, les entreprises qui ont souscrit à une application cloud spécifique, tels que la gestion de la relation client, la paie ou un service help desk, sont plus disposées  à utiliser les fonctionnalités BI en cloud.

En 2013, la business intelligence sera basée sur un modèle équilibré entre centralisée et décentralisée. De nombreux programmes d'analyse décisionnelle ont des racines dans chaque division de l'entreprise avec des ressources analytiques intégrées. Ce modèle a bien fonctionné pour la plus grande satisfaction de ces divisions, mais il manque une plus grande cohérence en termes de définitions de données et de mesures dans toute l'entreprise. Souvent, l'entreprise a résolu ce problème d'incohérence en établissant une équipe centrale pour la BI. Toutefois, un tel modèle trop centralisé manque d'agilité et de familiarité par rapport au modèle décentralisé. Un modèle de prestation hybride permet une plus grande cohérence, des économies d'échelle, une plus grande autonomie et des temps d'exécution plus rapides.

En 2014, moins de 30 % des initiatives de BI permettront de l'aligner avec les conducteurs d'entreprise. Le premier défi consistera à aligner ses investissements sur la stratégie de l'entreprise et ses objectifs, mais moins d'un tiers des entreprises ont une telle gestion. Elles ont souvent développé et déployé des rapports axés sur des analyses retrospectives, et / ou des applications de requête portant sur des métriques que les utilisateurs peuvent trouver intéressantes, mais qui ne représentent pas les contrôles opérationnels ou stratégiques utiles pour faciliter la performance des entreprises.

La « consumérisation » croissante de la BI mobile

En plus de ces trois prédictions, le Gartner livre quelques observations pratiques. D'abord, avec la « consumérisation » croissante de la BI (par exemple, de la BI mobile), le volume croissant et la variété des données disponibles, la vitesse de développement de l'entreprise, il peut être difficile d' établir des  "garde-fous" pour s'assurer que les bonnes données sont présentées aux bonnes personnes et au bon moment.  

Par ailleurs, "tout au long de 2012 et au-delà, l'analyse décisionnelle restera soumise à des défis non techniques", a noté Andreas Bitterer. «Les responsables informatiques devraient se concentrer non seulement sur les aspects technologiques de la BI, mais aussi sur le manque sérieux de compétences analytiques. Deuxièmement, ils devraient utiliser un «think global, act local» dans l'approche de leurs programmes de BI pour fournir le bon niveau d'autonomie et d'agilité pour éviter les goulots d'étranglement tout en établissant une cohérence suffisante et des normes pour que l'entreprise adopte plus largement la BI».