« L'attitude de l'état a toujours été pragmatique dans le choix assumé du logiciel libre » a expliqué Jérôme Filippini. Il est intervenu le 11 octobre 2012 à l'OpenWorld Forum (OWF) en tant que Directeur de la Direction interministérielle des systèmes d'information de l'Etat (DISIC) bien qu'il ait été récemment nommé en plus à la tête de la Direction Générale de la Modernisation de l'Etat (DGME).

La mise en oeuvre du logiciel libre, historiquement, a d'abord été dans les administrations hors procédures classiques de marché public. Initiatives issues du terrain technique, faute de moyens et sans ressources externes, ces implémentations étaient hors stratégie. Mais, aujourd'hui, la situation a bien changé. Le changement a été formalisé par la récente circulaire du Premier Ministre. Aujourd'hui, le Libre est un choix clair mais avec une stratégie précise. Jérôme Filippini a rendu un hommage appuyé au DSI du Ministère de la Culture, Jean-Séverin Lair, pour son apport à ce travail de formalisation. Ce dernier, lors de l'OpenCIO Summit, le « parcours DSI » de l'OWF, a raconté le processus d'élaboration de la circulaire. Le projet a ainsi circulé par mail, amendé, validé le 19 juin par la réunion des DSI ministériels et enfin diffusé sous forme de circulaire en septembre. Le but de la circulaire est clairement de fixer la gouvernance des logiciels libres au sein des systèmes d'information.

300 millions par an en dépenses logicielles

Lors de l'OpenCIO Summit, Marc Pennamen a rappelé que les licences de logiciels représentaient chaque année 300 millions d'euros sur un total de 3,8 milliards d'euros de dépenses IT annuelles de l'Etat. L'enjeu est donc tout de même financier. « Lorsqu'il y a des pics d'activité, comme la déclaration d'impôts, l'open-source dispense de payer des licences en nombre considérable pour absorber le pic, sans compter que l'on peut payer le support au niveau utile à chaque moment » a remarqué Jean-Séverin Lair.

Il reste cependant quelques difficultés. Les procédures de marchés publics impliquent d'employer quelques astuces pour pouvoir mutualiser les développements. Mais l'Open Source est aussi un esprit. L'Open Gouvernement voulu par la ministre Fleur Pellerin se concrétisera aussi par une plus grande participation des citoyens comme l'a rappelé Jérôme Filippini.