Historiquement attaché à l'architecture x86 couplée à des processeurs Intel et AMD, Microsoft fait une incursion en terre ARM. Travaillant depuis fin 2020 sur l'utilisation de puces tournant sur cette architecture pour son service Azure, la firme de Redmond franchit le Rubicon avec le lancement en bêta publique de premières machines virtuelles Azure alimentées par les processeurs pour serveurs Altra d'Ampere sur base ARM. Deux modèles de VM sont proposées : Dpsv5 (besoins standard) et Epsv5 (mémoire optimisée).

Selon Microsoft, les configurations peuvent offrir un rapport prix-performance jusqu'à 50 % supérieur à celui d'environnement x86 comparables. Ces machines virtuelles ont été spécialement conçues pour exécuter efficacement des workloads à l'échelle et faire tourner aussi bien des serveurs Web, des serveurs d'applications, des bases de données open source, que des applications cloud native et .NET ou encore des applications Java, des serveurs de jeux, ... « Les clients Azure bénéficieront des améliorations apportées par les dernières machines virtuelles en termes d'évolutivité, de performances et d'efficacité opérationnelle », a indiqué dans un billet de blog Paul Nash, responsable de produit Azure Compute Platform chez Microsoft. La société a aussi fait savoir que ses plate-formes .NET5 et .NET6 prennent en charge l'architecture ARM, tout comme ses outils Visual C++, l'éditeur Visual Studio Code et Java via la récente contribution JEP 388 de Microsoft à OpenJDK.

Les dessous des VM Azure sous ARM Altra d'Ampere

La start-up californienne Ampere, avec qui Microsoft s'est associée en mai 2021, conçoit des puces pour serveurs basés sur ARM. En particulier le modèle Altra qui va bénéficier dans les prochains mois d'une finesse de gravure de 5nm, annoncée dans une précédente feuille de route. La préversion publique de ce service Azure est initialement disponible sur inscription dans les régions West US 2, West Central US et West Europe Azure.

Les machines virtuelles Dpsv5 et Epsv5 sont équipées du processeur ARM Altra d'Ampere fournissant jusqu'à 64 processeurs virtuels dont les vitesses d'horloge peuvent atteindre 3 GHz. Les configurations en termes de mémoire vCPU varient entre 2Go, 4Go et 8Go avec un lien réseau maximal de 40 Gbps. Microsoft annonce par ailleurs en option la possibilité d'adosser du stockage SSD local haute performance. Les systèmes d'exploitation Windows 11 Professional et Enterprise Edition, Ubuntu Linux et CentOS sont actuellement supportés dans ce service Azure en bêta. Ce sera bientôt aussi le cas pour Red Hat Enterprise Linux, SuSE Linux Enterprise Server et Flatcar. A noter que ces VM Azure sous ARM prennent également en charge les conteneurs via le service Azure Kubernetes.

Microsoft est loin d'être le seul géant du IaaS à proposer des instances virtualisées basées sur des puces ARM. L'année dernière, AWS en avait annoncé plusieurs dont son service EC2 C7g tournant sur la dernière itération de sa puce ARM Graviton3.