Difficile lorsque l'on utilise sa messagerie d'entreprise au quotidien d'échapper au fardeau de voir son adresse e-mail prise dans la tempête des envois « répondre à tous ». Baptisée en anglais reply allpocalypse, cette méthode de réponse n'est pas sans provoquer de nombreux désagréments. Réception en pagaille de messages non sollicités, dérangement, perte d'attention et de productivité... nombreuses sont les conséquences qui peuvent finir par gâcher une journée de travail surtout lorsque des destinataires répondent joyeusement - ou sans le faire exprès - à des centaines voire plusieurs milliers de personnes qui peuvent tout simplement ne pas être concernés par l'information ou la demande initialement envoyée. Outre les employés, les entreprises sont également impactées par ces envois massifs pas loin d'être indésirables, consommateurs de ressources système et de bande passante inutiles.

Pour palier cette situation, Microsoft a annoncé une nouvelle fonction Reply All Storm Protection pour Office 365 et Exchange Online destinée aux entreprises dont 10 « répondre à tous » impliquant plus de 5 000 participants au cours d'une heure ont été identifiés. Si tel est le cas, un blocage de flux est opéré pendant 4 heures. « Au fil du temps, au fur et à mesure que nous collectons la télémétrie d'utilisation et les commentaires des clients, nous nous attendons à modifier, affiner et améliorer la fonction Reply All Storm Protection pour la rendre encore plus utile à un plus large éventail de clients Office 365 », a expliqué Microsoft.

Microsoft elle-même pris au piège de de la reply allpocalypse

La firme de Redmond elle-même a d'ailleurs dû affronter une tempête d'e-mail « répondre à tous » en 1997 lorsque 25 000 employés ont été embarqués dans une liste de diffusion interne Bedlam DL3 allant jusqu'à générer 15 millions de messages et 195 Go de données, débouchant sur une saturation du service de messagerie de la société. Il n'y pas si longtemps, en 2019, une notification sur GitHub a bien faillé allumer le feu, prenant au piège plusieurs milliers d'employés et dernièrement en mars des centaines d'employés ont vu leurs échanges stopper au bout de 30 minutes suite à la détection d'un flux anormal d'e-mails « répondre à tous ».