Selon Reuters, Microsoft a détaché la vente de Teams à Office 365 au niveau mondial, après l’avoir fait cet été en Europe. « Pour garantir la clarté à nos clients, nous étendons les mesures prises l’an dernier pour dégrouper Teams de M365 et O365 dans l'espace économique européen et en Suisse aux clients du monde entier », a déclaré un porte-parole. Si la version groupée de Teams et d'Office est toujours disponible dans le monde entier, les clients peuvent choisir de passer à un abonnement séparé pour l’outil collaboratif uniquement, à un forfait Office sans Teams, ou de conserver leur forfait actuel.

Le fait que les régulateurs européens s'opposent à la vente groupée de produits n'est pas une nouveauté pour Microsoft, ni pour les grandes entreprises technologiques, d'ailleurs. La dernière enquête de la Commission européenne fait suite à une plainte déposée par Slack, le service de chat bureautique concurrent proposé par Salesforce. Mais les démêlés de Microsoft avec les régulateurs européens remontent à 1998, lesquels, après six ans d’enquête sur Windows, ont infligé, en 2004, une amende de 613 millions de dollars à l’entreprise. D'autres enquêtes et amendes, pour un total de plus d'un milliard de dollars, ont suivi en 2008 et 2013. On comprend pourquoi Microsoft a envie d'éviter une autre amende, même si les observateurs estiment que cette démarche ne suffira probablement pas à apaiser la Commission européenne.

Cette nouvelle pourrait inquiéter les entreprises qui utilisent Teams comme principal outil collaboratif avec leurs employés, ou à l’inverse rendre des alternatives comme Slack plus attrayantes avec des options Office moins chères. Mais il y a fort à parier que la plupart des particuliers ne remarqueront pas la différence. La version gratuite de Teams, qui offre des appels vidéo illimités en tête-à-tête et des réunions de groupe d'une durée maximale de 60 minutes, n'est pas près de disparaître.