Après plusieurs reports autour d’Azure Stack ces dernières années, Microsoft vient enfin d'annoncer la livraison de cette plateforme de déploiement de cloud hybride, à l’occasion de sa conférence Ignite (du 25 au 29 septembre, à Orlando). Il ne s’agit pas seulement de connecter les datacenters des entreprises à son cloud public, souligne l'éditeur. L'approche Azure Stack s'inscrit dans un contexte qui ne se borne pas aux composantes d’infrastructure, mais englobe aussi la politique de sécurité et d’accès, ainsi que la répartition des applications et des bases de données dans ces environnements hybrides, a exposé l’éditeur de Redmond. Dans cette optique, Microsoft annonce aussi que sa base de données SQL Server est disponible, à la fois sur site et dans le cloud, sous Windows ou Linux, ainsi que dans les environnements conteneurisés Docker. En complément, un service de migration propose de faciliter la copie et le déplacement des bases de données sur site vers Azure.

Si les clients de Microsoft se sont largement engagés dans une stratégie privilégiant le cloud, il ne s’agit évidemment pas d’un mouvement exclusif. « Notre approche de l’hybride se fait donc de bout en bout », a expliqué Julia White, vice-président corporate de Microsoft, à nos confrères d’IDG. Azure Stack est vendu sous la forme d’un package qui permet aux clients d’acquérir des licences Azure et de les utiliser, au choix, sur la plateforme IaaS publique ou sur leur cloud privé basé sur Azure Stack. Interrogé sur ce point, Ed Anderson, analyste du cabinet Gartner et ancien collaborateur de Microsoft, souligne la liberté laissé ainsi aux clients de répartir leurs licences et de choisir où ils vont faire tourner leurs charges de travail. L'objectif est que les entreprises puissent bâtir des applications pour le cloud public ou pour Azure Stack qui s’exécuteront de la même façon. Cela sous-tend une parité en termes d’API et d’objectifs de conception, expose l’analyste de Gartner.

Les concurrents sont aussi en ordre de marche sur l'hybride

Les concurrents disposent sur le marché IaaS d’outils de cloud hybride, mais leur approche n’est pas aussi complète que celle de Microsoft, selon Ed Anderson. Amazon Web Services, par exemple, fournit des passerelles pour que ses clients puissent raccorder les plateformes de stockage à son service Simple Storage (S3). AWS met aussi à disposition des clouds privés virtuels et des options de raccordement direct pour que les entreprises connectent leurs traitements sur site au cloud public. Tant AWS qu’IBM ont des partenariats avec VMware pour étendre les environnements vSphere sur site vers le cloud public.

Et jusqu’à Oracle qui a annoncé la semaine dernière pour ses clients un contrat unique de type « pay-as-you-go » pour ses services IaaS et PaaS. A travers son programme baptisé Universal Credits, ses clients disposeront de crédits pour pouvoir consommer comme ils l’entendent ses services IaaS et PaaS, que ce soit sur sa plateforme publique Oracle Cloud ou sur ses services cloud managés, Oracle at Customer, situés derrière le firewall des entreprises. On le voit, le marché des solutions et services autour du cloud hybride a nettement évolué ces dernières semaines.

Des systèmes Azure Stack chez Dell EMC, HPE, Lenovo et Cisco

Les premiers systèmes intégrés Azure Stack sont commercialisés par Dell EMC, HPE et Lenovo, précise Natalia Mackevicius, directrice d’Azure Stack. Ce sera bientôt le cas chez Cisco également qui accepte déjà les pré-commandes. Avanade de son côté annonce une solution entièrement managée qui propose un seul point de contact pour acquérir l’ensemble de ses solutions de cloud hybride. Pour les directions informatiques, des programmes de formation et de certification sont également en place, notamment sur des cursus d’opérateur Azure Stack.