Yahoo et AOL (propriété de TimeWarner) seraient en pourparlers pour nouer un partenariat afin de contrecarrer l'OPA hostile lancée par Microsoft en janvier dernier, selon le Wall Street Journal. Ces dernières semaines, Yahoo a redoublé d'imagination pour échapper à Microsoft, s'adressant à ses actionnaires, ou modifiant les conditions de départ de ses salariés en cas de réussite de l'OPA. Hier, Yahoo trouvait également le soutien de son deuxième plus gros actionnaire, la société Legg Mason. Yahoo estime en effet que la proposition de Microsoft (44,6 Md$) sous-évalue le potentiel de la société. Selon le New York Times, Microsoft pourrait de son côté s'adosser à News Corp pour donner plus de poids à son offre. On ignore en revanche si cette alliance inciterait Microsoft à revoir le prix proposé, ni de quelle manière les deux sociétés se partageraient le butin. Ces deux derniers retournements de situation sont pour le moins surprenants. Rupert Murdoch, patron de News Corp, avait pourtant clairement déclaré que Yahoo ne représentait aucun intérêt pour lui. AOL (propriété de Time Warner) quant à lui s'est récemment payé le réseau social Bebo pour 850 M$. Il doit par ailleurs faire face à des turbulences internes depuis que Jeffrey Bewkes, responsable exécutif de Time Warner, a déclaré lors de la 21e édition de la Bear Sterns Media Conference (qui réunit les grands noms des médias américains) que la société envisageait de se défaire d'AOL. Yahoo n'en est pas à une provocation près pour repousser les avances de Microsoft. Le pionner de la recherche en ligne a annoncé dans la foulée qu'il allait tester le service AdSense de Google, ennemi juré de Microsoft. Durant deux semaines, et aux Etats-Unis exclusivement, les publicités contextuelles de Google s'afficheront ainsi dans 3% des pages de résultats de Yahoo. Yahoo a précisé que ces essais ne signifiaient pas qu'il allait rejoindre le programme AdSense, et qu'ils n'aboutiraient pas forcément à une relation commerciale avec Google. Il s'agit en tout cas d'un énième pied de nez fait à Microsoft, qui s'est empressé de commenter ce partenariat, en le qualifiant « d'anti-concurrentiel sur le marché de la publicité en ligne ».