Microsoft aurait-il peur de la concurrence ? C’est ce que l’on pourrait penser en apprenant que la firme de Redmond aurait interdit à ses salariés l’usage de Slack, près de trois mois après avoir migré l’ensemble de ses équipes vers Teams, sa solution maison de messagerie collaborative. Pourtant, bien que cet argument ait certainement joué un rôle, ce n’est pas la raison invoquée.

Selon un document que se sont procuré nos confrères de GeekWire, Slack représenterait aux yeux de Microsoft un danger sur le plan de la sécurité. « Les versions Slack Free, Slack Standard et Slack Plus ne fournissent pas les contrôles nécessaires pour protéger correctement la propriété intellectuelle (PI) de Microsoft », stipule cette note, qui précise tout de même que « la version Slack Enterprise Grid est conforme aux exigences de sécurité de Microsoft » tout en encourageant « l'utilisation de Teams plutôt que d'un logiciel concurrent ».

Une liste noire d'apps prohibées ou déconseillées

Le document en question est en fait une liste de toutes les applications (logiciels et services en ligne) dont l’utilisation est interdite ou déconseillée dans le travail quotidien des salariés de Microsoft. Comme dans le cas de Slack, la majeure partie de ces outils prohibés le sont pour des raisons de sécurité et de protection des données de l’entreprise. Au côté de l’application de messagerie collaborative, on trouve le correcteur grammatical Grammarly et le logiciel de sécurité Kaspersky.

La catégorie « déconseillés » comprend AWS, Google Docs, PagerDuty et même, de manière assez surprenante, la version cloud de GitHub, plateforme de développement collaborative acquise l’an dernier par… Microsoft. Dans ce dernier cas, l’éditeur avertit ses employés des risques liés « au code, aux informations et aux spécifications hautement confidentiels ». GeekWire nous apprend également que l’utilisation d’AWS requiert « une justification commerciale », étant donnée la concurrence avec Azure.

Alors que Teams est officiellement devenu le leader des applications de messagerie d’entreprise, cette liste noire rappelle d’autres épisodes dans l’histoire de la culture d’entreprise du côté de Redmond. Il y a quelques années encore, les Mac étaient ainsi exclus des bureaux de Microsoft, une concurrence qui s’était poursuivie sur les smartphones, à l’époque où l’entreprise avait encore de l’ambition dans ce domaine.