Hier, Facebook, a poursuivi sa frénésie d'achats en acceptant de payer à Microsoft 550 millions de dollars pour quelque 650 brevets et demandes de brevets AOL récemment acquis auprès d'AOL. Cet accord intervient quelques semaines après que le réseau social ait déboursé pas moins de 1 milliard de dollars pour s'emparer d'Instagram, une entreprise qui développe une application de partage de photos pour terminaux mobiles. De son côté, Microsoft avait signé un accord au début du mois pour acheter environ 925 brevets et demandes de brevets AOL pour plus d'1 milliard de dollars en numéraire.
 
La firme de Redmond  a annoncé aujourd'hui qu'elle conserverait  la propriété de 275  brevets et demandes de brevets d'AOL, de même qu'une licence pour les 650 brevets et demandes de brevets d'AOL que le réseau social a accepté d'acheter. « L'accord passé avec Microsoft représente une acquisition importante pour Facebook », a déclaré Ted Ullyot, conseiller juridique du réseau communautaire dans un communiqué. « Il constitue une autre étape importante dans un processus continu de construction d'un portefeuille de propriété intellectuelle pour protéger les intérêts du site sur le long terme », a-t-il ajouté.

Valorisation et protection

Brad Smith, vice-président exécutif et conseiller juridique chez  Microsoft, a pour sa part indiqué que l'accord signé aujourd'hui avec Facebook permettait à l'éditeur de récupérer plus de la moitié de ses coûts tout en atteignant ses objectifs issus de la vente des brevets AOL. « Comme nous l'avons déclaré au début du mois, nous avons proposé une offre sur les brevets AOL en vue d'obtenir une licence durable concernant l'ensemble du portefeuille et la propriété de certains brevets qui complètent notre portefeuille existant. », a-t-il précisé.

Zeus Kerravala, analyste chez ZK Research, estime que, même s'il ést difficile de comprendre pourquoi Microsoft vendait des brevets peu de temps après leur acquisition, Facebook semblait vouloir se constituer un capital en vue de son introduction en bourse prévue pour ce printemps. «Je pense que Microsoft pose des jalons », considère Zeus Kerravala. « De son côté, Facebook semble vouloir acquérir du potentiel ». L'analyste a ajouté que l'entreprise fondée par Mark Zuckerberg souhaitait  peut-être tout simplement mieux se positionner pour  l'introduction en bourse à venir. « Facebook possède beaucoup d'argent. Ce dont la firme a besoin, c'est de gonfler sa valorisation ». pense Zeus Kerravala. « En ayant plus de brevets,  le site sera potentiellement en mesure de pénétrer d'autres marchés, à une date ultérieure. »  D'autres analystes pointent aussi l'aspect de protection de cette acquisition  En effet, Facebook est sous le coup d'une plainte pour violation de brevets par Yahoo. Il étoffe aussi son portefeuille de propriété intellectuelle pour se défendre. En mars dernier, le réseau social avait acheté des brevets auprès d'IBM.