La NASA a utilisé le logiciel d'IDBS pour analyser des centaines de milliers de données et prévoir les besoins en énergie de sa mission spatiale sur Mars programmée en 2012. Lors de cette mission, un Rover, nommé «Curiosity», sera déposé sur la planète Mars. Celui-ci devra effectuer les analyses chimiques d'échantillons prélevés dans le sol pendant au moins 687 jours, afin de déterminer si l'environnement de Mars a été ou pourrait être propice à la vie.

Le Rover « Curiosity » transportera deux fois plus d'instruments que ses prédécesseurs, notamment des caméras, un spectromètre à rayons X et des détecteurs de rayonnements radioactifs. Pour être sûr que son générateur fournira suffisamment d'énergie aux batteries pour tenir la charge pendant toute la période de la mission, en tenant compte de son poids et des températures extrêmes, la NASA a utilisé le logiciel XLfit d'IDBS pour effectuer ses tests.

Anticiper la durée de vie des batteries sur Mars

Andy Vines, responsable produit chez IDBS, a expliqué pourquoi il était important d'anticiper les besoins des batteries. Utilisées par la NASA depuis une quarantaine d'années, ces batteries fonctionnent par désintégration de radio-isotopes qui génèrent de la chaleur, laquelle est ensuite transformée pour fournir de l'énergie. « L'état de ces batteries est essentiel, parce que la mission elle-même va avoir lieu dans des conditions extrêmes. En cas de chaleur ou de froid extrême, une batterie normale se décharge complètement ou tombe définitivement en panne », a-t-il déclaré. La NASA a réalisé plusieurs expériences pour exposer la batterie à différentes conditions. « Les chercheurs ont collecté des données sur la tension en sortie et sur l'efficacité de la batterie ». Cependant, l'agence spatiale américaine n'a pas pu tester toutes les configurations qui peuvent se présenter sur Mars, cela aurait demandé des milliers d'expériences.

Grâce à XLfit, la NASA a pu extrapoler les données sur la tension pour estimer ce qui se passerait dans des zones qui n'ont pas été testées. L'agence spatiale a utilisé un modèle mathématique pondéré par un coefficient, qui a permis aux chercheurs de prédire le comportement de la batterie dans certaines conditions. « Ils avaient bien récolté des milliers de données pendant leurs expériences, mais ce n'était pas suffisant. Ils avaient besoin d'extrapoler la durée de vie de la batterie en utilisant ces données », a déclaré Andy Vines. « Et il fallait que leurs prévisions tiennent sur au moins 680 jours, ce qui demandait effectivement d'ajuster la courbe réalisée à partir des données. Après ça, ils ont pu disposer de tous les paramètres dont ils avaient besoin et ont pu voir comment fonctionnerait l'alimentation en énergie ».

Nécessaire de passer de 32 à 64 bits

XLfit tourne dans Microsoft Excel, mais apporte des capacités de calcul mathématique et statistique supplémentaires. Le logiciel est généralement utilisé avec une version 32-bits d'Excel, mais étant donné la quantité de données que devait analyser la NASA, IDBS a dû transformer son logiciel pour le rendre compatible avec une version 64-bits du tableur de Microsoft. « La version 32-bits n'était pas assez puissante pour analyser les groupes de données collectés. Nous avons pu développer une version 64-bits de XLfit pour la NASA en moins d'un mois, pour apporter des capacités de calcul beaucoup plus grandes », a ajouté le responsable produit d'IDBS. La version 64-bits de Microsoft Excel permet de faire passer le nombre de lignes par feuille de calcul de 65 546 à plus d'un million, et le nombre de colonnes de 256 à 16 384.