Natixis, banque de financement, gestion et services financiers du groupe BPCE, s'est lancée depuis le mois dernier dans une course contre la montre. Le temps presse en effet pour retrouver un bilan financier satisfaisant, les derniers chiffres révélés à l'occasion du premier trimestre 2016 n'ayant pas été bons avec un résultat net en chute de 30% à 200 millions d'euros. L'opération sauvetage consiste donc pour la banque a lancer un vaste programme de baisse de charges dans lequel l'informatique occupe une place de choix.

Selon un document du comité central d'entreprise dont notre confrère Les Echos a pu obtenir une copie, Natixis prévoit en effet de se lancer dans du nearshoring en délocalisant une grande partie de ses activités informatiques au Portugal. « Entre 2016 et fin 2019, le nombre de prestataires externes devrait passer de 1 893 à 993 », indique Les Echos. Cette réduction de voilure sur le recours à des prestations externes a pour objectif de faire baisser la facture, afin de se rapprocher des stratégies d'externalisation en vigueur dans d'autres groupes bancaires. Selon Les Echos, la filiale du groupe BPCE estime que le Portugal dispose « de coûts immobiliers et salariaux compétitifs, d'un contexte économique favorable pour les investissements étrangers et d'importantes compétences linguistiques ».

La mise en place d'un cloud privé à l'étude

Dans le détail, 150 postes pourront être supprimés sur l'autel de l'automatisation et de l'optimisation des processus - comprenant la mise en place d'un cloud interne - tandis que 600 postes jusqu'alors externalisés seront supprimés mais réinternalisés/transférés à Porto où le coût de la main d'oeuvre est moins élevé qu'en France. Natixis est loin d'être le seul groupe bancaire à avoir cédé à l'appel du Portugal. Déjà fin 2015, BNP Paribas a lancé un plan de recrutements à Lisbonne pour son nouveau centre européen d'opérations financières.