Depuis 2020, Netflix est capable d’assurer un service de 200 Gbit/s de trafic vidéo encrypté (TLS) depuis un seul serveur. Aujourd’hui, la firme souhaite pousser à 400 Gbit/s depuis ces mêmes serveurs. Dans sa présentation, la plateforme de streaming indique ainsi avoir réussi cet exploit. Reposant sur des processeurs EPYC de deuxième génération d’AMD et des optimisations logicielles, la combinaison est une réussite.

Netflix muscle ses serveurs avec les puces AMD Epyc Rom. (Crédit Netflix)

 

« Les processeurs EPYC 7502P Rome d'AMD fournissent le muscle de fer, avec 32 cœurs et 64 threads fonctionnant de 2,5 (base) à 3,35 GHz (boost). Les serveurs de Netflix disposent également de 256 Go de RAM DDR4-3200 dans une configuration à huit canaux, fournissant environ 150 Go/s de bande passante mémoire (ou environ 1,2 To/s dans les unités réseau). Il y a aussi 128 voies de PCIe Gen4 en jeu » indique Hot Hardware dans son analyse.

La plateforme vise le streaming de jeux vidéo

Cette configuration cache un autre but : faire son entrée dans le streaming de jeux vidéo. Dans la 5e édition du Baromètre des services OTT conçu par Harris Interactive pour NPA Conseil, on observe un recul du taux d’abonnement à ce type de services en France. Netflix a ainsi vu son nombre d’abonnés légèrement baisser par rapport à l’an dernier. La plateforme a enregistré une hausse de 2,4% de son taux de pénétration dans les foyers français, mais avec une baisse de 2,8% par rapport à la précédente enquête réalisée en mars 2021. Dans le détail, Andrew Gallatin, ingénieur logiciel senior chez Netflix, interrogé par HotHardware, indique que « deux commutateurs Mellanox ConnectX-6 Dx desservent quatre liens 100 GbE. Les autres spécifications incluent 18 SSD NVMe WD SN720 2 To et, côté OS, FreeBSD ». En utilisant cette configuration, Netflix voit les performances atteindre 240 Gbit/s, principalement parce que ses serveurs sont limités par la bande passante mémoire.

Un noeud NUMA gère le stockage et les accès réseau. (Crédit Netflix)

Pour augmenter sa bande passante, Netflix repose une grande partie de sa solution sur ce que l’entreprise appelle le silo centré sur le réseau, qui sépare essentiellement certaines données – ici le stockage et divers processus réseau sont gérés sur le nœud NUMA. En se déchargeant du cryptage TLS et d'autres techniques d'optimisation logicielle, Andrew Gallatin affirme que Netflix a pu atteindre 400 Go/s sur le matériel d'AMD. L’ingénieur n’hésite pas à s’avancer sur la suite et indique que, dans un avenir proche, la plateforme de streaming sera capable d’atteindre 800 Gbit/s.