Le co-fondateur et CTO de Nicira, Martin Casado a évoqué au cours d'un entretien ses ambitions et ses relations avec VMware, qui a racheté le spécialiste du SDN pour 1,2 milliard de dollars l'été dernier. Sans fournir de calendrier précis, il a expliqué que les différentes annonces seront faites à la mi et fin 2013.

« Le SDN laisse présager un changement fondamental pour les datacenters comme celui que les serveurs ont connu avec la virtualisation, que VMware a poussé », souligne le dirigeant. Il a été développeur d'OpenFlow, un protocole de réseau programmable conçu pour gérer et diriger le trafic entre les routeurs et les commutateurs des différents constructeurs. Il rappelle que « les évolutions technologiques de la prochaine génération de réseau ont eu du mal à suivre le rythme de celles des serveurs, jusqu'à l'émergence des réseaux virtuels ».

L'hyperviseur comme chef d'orchestre


La clé du succès du SDN débutera par l'hyperviseur, selon Martin Casado. « Le premier morceau de l'intelligence du réseau est au niveau de l'hyperviseur », qu'il appelle « la couche d'accès au réseau ». Quand l'hyperviseur prend en charge la virtualisation du réseau, les applications réseaux (composants de sécurité, contrôle de la qualité de service et isolement des réseaux), cela peut simplifier considérablement l'architecture réseau. La mise en place de ces capacités apporte des avantages comme la fourniture rapide de ressources réseaux, la mobilité des réseaux virtuels et de découpler le matériel et le réseau.

Le responsable espère que l'année prochaine un contrôleur SDN sera intégré à l'hyperviseur, mais ce dernier restera agnostique par rapport aux équipementiers, aux éditeurs et aux plateformes clouds. Il devrait se décliner en 2 versions, une capable de travailler dans l'environnement VMware (vSphere, vCloud Director et l'hyperviseur Esx) et une autre qui fonctionnera avec d'autres hyperviseurs comme Xen et KVM, ainsi qu'avec des plateformes de gestion de cloud, comme OpenStack.

Cette orientation donnera le choix aux clients, mais Martin Casado précise « cela ne doit pas tuer les équipementiers traditionnels. Il s'agit d'une technologie de rupture et ils ont des challengers derrière eux. Mais cela ne signifie pas qu'ils vont disparaître. » Les applications qui s'exécutent sur un réseau virtuel le sont sur une base matérielle ou logicielle. Certains clients vont vouloir garder pour des raisons de sécurité une partie matérielle, mais placer d'autres applications en mode SDN, confie le co-fondateur de Nicira. Il ajoute, « l'évolution technologique ouvre des options aux clients, ils n'éliminent pas les systèmes » et de constater que plus de matériel a été vendu avec la généralisation de la virtualisation des serveurs.