Les puces RFID peuvent-elles supporter un séjour hors de l'atmosphère ? C'est la question à laquelle la Nasa va tenter de répondre à partir de l'été prochain en envoyant des puces à radio-fréquence dans l'espace. La finalité est de déterminer si les futures missions vers Mars pourront embarquer la technologie RFID. La navette Endeavour, dont le lancement est prévu en juillet à destination de la station spatiale internationale, embarquera plusieurs modèles d'étiquettes, sur supports papiers et plastiques, explique Fred Schramm, responsable R&D à la Nasa. Une fois arrivées à destination, elles seront entreposées à l'extérieur de l'ISS et y resteront environ un an. L'objectif de l'agence spatiale est d'étudier leur résistance aux températures extrêmes, aux ultraviolets ou autres poussières solaires. La prochaine étape consistera à mener d'autres batteries d'essais à destination de la Lune. Le gouvernement américain ayant relancé un programme d'exploration sélène, une navette décollera dans 27 mois pour préparer le retour des astronautes sur notre satellite et emportera des puces RFID. « La plupart des choses qui fonctionneront sur la Lune fonctionneront aussi sur Mars », indique Fred Schramm. Les étiquettes à radio-fréquence devraient être utilisées pour surveiller et assurer la maintenance des engins spatiaux et pour suivre les conditions environnementales pendant les missions extra-terrestres. Elles pourraient aussi palier l'incapacité des astronautes à renseigner des systèmes en données collectées lors de sorties hors d'un véhicule. Et « s'il sont à l'intérieur, nous préférons les occuper à faire d'autres choses, poursuit Fred Schramm. Nous voulons automatiser l'enregistrement d'informations ». Ainsi, si un paquet de nourriture est transporté d'une cabine à l'autre pour être consommé, le système RFID pourrait enregistré de façon autonome son déplacement et le fait qu'il n'est plus disponible. Si les tests se rélèvent concluants, et si les puces RFID supportent les conditions extrêmes auxquelles elles seront exposées, elles pourraient être disposées sur chaque partie d'une navette - à l'intérieur comme à l'extérieur - et permettre une collecte d'informations globale via un réseau local puis un réacheminement vers la Terre. Les étiquettes qui seront utilisées lors des prochains essais sont conçues par la société américaine Intermec. Son porte-parole estime que les puces construites à base de plastique ont de grandes chances de résister aux conditions spatiales. A noter que la Nasa contrôle déjà ses installations au sol grâce à la RFID.