La rentrée des classes a sonné pour OBS. Ce 18 septembre, la filiale d'Orange spécialisée dans les services IT, réseaux et télécoms à destination des entreprises a réuni la presse au siège du groupe à Paris pour un point sur sa croissance et ses ambitions. L'occasion pour Helmut Reisinger, fraîchement nommé au poste de directeur général d'OBS qui a pris la succession de Thierry Bonhomme le 2 mai dernier - mais aussi de Stefan Kanis récemment nommé en tant que directeur général d'Orange Cloud for business - de faire leur entrée en scène.

Après avoir remis le couvert sur l'importance pour le groupe d'accompagner ses clients dans le fameux « voyage de la donnée » et égrainé rapidement quelques cas d'usages pour des projets en matière de collecte (avec Dobroflot), transport (avec Siemens), stockage et traitement (avec Copernicus) ou encore protection de la donnée (avec le Cert de Nouvelle-Zélande), le directeur général d'OBS a gonflé les muscles. « Nous sommes présents dans 220 pays et territoires, 50% de nos collaborateurs sont en dehors de France et disposons de 9 centres de sécurité opérationnels », a fait savoir Helmut Reisinger. A date, OBS compte dans le cloud 3 500 clients dans le monde pour 2 200 collaborateurs dont 1 700 en propre et 500 issus du rachat annoncé en juillet dernier - et clôturé en août - de Basefarm.

Un TCAM dans le cloud de 25% d'ici 2022

Sa 3e place au dernier classement des ESN françaises par Syntec Numérique et KPMG semble donner des ailes à la SSII qui mise plus que jamais sur une croissance à l'international pour doper ses activités. « En 2022 plus de 50% de notre chiffre d'affaires sera réalisé en dehors de France et visons un taux de croissance annuel moyen de 25% de nos activités cloud », a prédit Helmut Reisinger. Au premier semestre 2018, la croissance de l'activité cloud d'OBS est déjà dans un bon tempo - +18% - sans superformer toutefois l'évolution de ce marché (+17%). « Nous sommes entrés dans le Magic Quadrant du Gartner en tant que leader du marché des fournisseurs de services sur infrastructures cloud », a complété Stéphan Kanis, directeur général d'Orange Cloud for business. Si OBS communique volontiers sur son chiffre d'affaires, 7,25 milliards d'euros en 2018, celui de son activité cloud est passé sous silence. D'après nos informations, il tournerait autour des 500 millions d'euros.

Les bons chiffres de croissance (actuels et prévisionnels) ne doivent cependant pas occulter le fait que l'activité cloud d'OBS n'est pour l'heure pas encore rentable. Mais cela ne devrait pas tarder : « Elle sera profitable à partir de 2020 », promet Stefan kanis. Pour faire grimper son activité cloud, la SSII compte à la fois sur son propre business cloud (VMware principalement) ainsi que sur le cloud OpenStack développé par Huawei, également utilisé par Telefonica et Deutsche Telekom.

Un partenariat gagnant-gagnant avec AWS

Pour OBS, l'objectif est surtout de montrer que l'entreprise est à même d'accompagner ses clients dans l'ère du multicloud, à l'heure où elles sont (d'après une étude Rightscale/IDC) 81% à recourir à plusieurs services cloud, s'élevant en moyenne à 5. C'est par exemple le cas d'EDF qui s'est engagé dans la voie du multicloud depuis 4/5 ans. « 64% de nos ressources IT sont sur un cloud interne et avons lancé une stratégie cloud externe pour aller vers de l'hybride et répondre aux enjeux de stratégie, organisation et de protection et de souveraineté des données », a expliqué Martine Gouriet, directrice des services IT et télécoms d'EDF, invitée à s'exprimer lors de ce point presse. « Le partenariat de longue date avec OBS, non exclusif, permet d'opérer 10 000 serveurs virtuels sous VMware regroupant 900 applications en gestion de production, maintenance, gestion des stocks, management/RH et SI finance ».

Une annonce a été faite lors de ce point presse : « On vient de signer un partenariat avec AWS pour opérer les solutions applicatives sur la pile Amazon et proposer SAP Hana », a lancé Stefan Kanis. Ce partenariat vient compléter celui conclu quelques mois plus tôt entre OBS avec Microsoft Azure, tous deux venant compléter l'offre de cloud public Flexible Engine reposant sur des briques Openstack/Huawei.

A propos de ce partenariat avec Amazon Web Services, Stefan Kanis nous a apporté la précision suivante : « On n'avait pas SAP Hana sur nos solutions et les clients en demandait ». A la question de savoir si c'est OBS qui est à l'initiative de cet accord ou bien AWS qui l'a initié, le directeur général nous a expliqué la chose suivante : « Il y a une part de rationnel dans ce partenariat. Tous les acteurs de l'infrastructure nous sollicitent, on est intéressant pour les géants du cloud et les américains ». Quant à savoir si Google avec Cloud Compute sera le prochain sur la liste des partenaires d'OBS, cela pourrait bien être le cas : « on discute avec beaucoup d'acteurs », a lâché Stefan Kanis sans apporter toutefois de confirmation.

Plus de co-innovation avec ses clients

Sollicité par la rédaction pour un rapide tour d'horizon des points clés de la stratégie 2019 d'OBS, Helmut Reisinger nous a répondu : « Il y a 4 principes importants, le premier c'est d'abord la satisfaction client aussi bien à Paris, dans les régions, en France qu'en Chine et au Brésil. Ensuite c'est de faire avec nos clients de la co-innovation, apprendre et faire plus vite avec nos labs Orange pour faire aussi bien ou mieux que ce qui se fait aux Etats-Unis dans la Silicon Valley. Ensuite il faut simplifier nos offres d'un point de vue marketing et enfin tenir nos promesses avec les clients [...] Si on est un acteur mondial, on ne peut pas offrir des dizaines de solutions à cause du build and run trop important, c'est pourquoi on a choisi par exemple dans le SD-Wan de travailler avec Juniper, Cisco et Riverbed ».