Theo de Raadt, fondateur du projet OpenBSD et figure bien connue de la communauté Open Source, a attaqué Red Hat et Canonical lors d'une interview accordée à ITWire. Il leur reproche leur désir de travailler avec Microsoft sur son système de démarrage sécurisé Boot Secure. "Red Hat et Canonical sont des traîtres à notre cause, dont ils font surtout partie pour le pouvoir et l'argent. Ils veulent devenir les nouveaux Microsoft" a ainsi déclaré Theo de Raadt. Red Hat a refusé de commenter ces déclarations et Canonical n'a pour le moment pas donné suite aux demandes de réaction.

"La pratique revient à abuser des utilisateurs"


Secure boot, via la Universal Extensible Firmware Interface, est depuis son annonce une source de controverse au sein de la communauté Open Source. Les critiques affirment qu'il est une pratique anticoncurrentielle visant à évincer les systèmes d'exploitation alternatifs et obligeant les fabricants d'ordinateurs à se conformer aux normes de Microsoft qui, dans certains cas, imposent l'absence d'option pour désactiver l'UEFI. Ce plan a mis les développeurs de Linux dans une situation compliquée et certains y compris Red Hat et Canonical ont tout simplement opté pour s'accorder avec Microsoft en achetant les clés nécessaire à la firme de Redmond dans l'espoir d'éviter toute perte de fonctionnalité.

"J'ai l'impression que le plus gros de la catastrophe reste à venir et nous espérons que quelques uns auront la force mentale assez solide pour faire les bons choix" déclare toutefois Theo de Raadt dans l'interview. De son côté, Richard Stallman a décrit l'UEFI comme une "catastrophe" lors d'une interview accordée à Bytes Media, affirmant que la pratique revenait à abuser des utilisateurs. "Je pense que cela devrait être illégal", avait il alors déclaré.

Linus Torvalds calme le jeu


D'autres membres de la communauté sont cependant moins alarmistes. Le célèbre Linus Torvalds, par exemple, a déclaré à ZDNet en juin dernier que le simple achat d'une clé à 99$ pour couvrir une distribution complète ne semblait pas être une "énorme affaire".
"Oui, oui, le ciel nous tombe sur la tête et je devrais courir dans tous les sens comme un poulet sans tête désespéré devant de telles clés de signatures. Mais aussi longtemps que vous pourrez désactiver le processus de vérification de la clé pour permettre aux développeurs du kernel de faire leur travail, les binaires signées ne resteront qu'une mince affaire".