En France comme ailleurs, les grands fournisseurs IT mettent un point d’honneur à accompagner les start-ups technologiques qui retiennent leur attention. Si Microsoft a été précurseur en la matière, il a été rejoint rapidement par bien d’autres parmi lesquels Orange, HPE et SAP. L’an dernier, Oracle s’est également engagé sur cette voie en déclinant dans l’Hexagone son programme Startup Cloud Accelerator. Dans quelques jours, le 22 mai, la filiale française de l’éditeur de logiciels sélectionnera la 2ème promotion de start-ups qui bénéficiera de son programme d’accélération. Au niveau mondial, celui-ci a été lancé début 2017. Il compte 9 accélérateurs ayant accompagné 40 entreprises dont 6 en France où l’initiative est dirigée par Jean-Marc Hui Bon Hoa. La première promotion française d’Oracle France a réuni 1Check (numérisation des processus dans l’hôtellerie), Dial-Once (unification de l’expérience client multicanale via un centre de contacts), OuiTeam devenue Andjaro après une levée de 5 M€ (plateforme d’optimisation des RH), Shippeo (plateforme communautaire de suivi en temps réel des flux de transport de grandes supply chains), Tilkee (solution de conversion des leads en CRM) et Weblib (numérisation des espaces commerciaux depuis 2009).

Pour cette 2ème promotion, les candidats avaient jusqu’au 30 avril pour déposer un dossier en ligne sur le site F6S.com. La phase de sélection a donc commencé. Elle « va se dérouler en plusieurs étapes et impliquer un large écosystème innovation, à savoir les équipes de l’accélérateur de Paris, mais aussi des équipes internes Oracle, des clients, des partenaires de type incubateurs, accélérateurs et associations ainsi que des investisseurs », nous a détaillé Jean-Marc Hui Bon Hoa. « Les critères de sélection varient en fonction des étapes à franchir. Certains portent sur la preuve de marché, ou encore sur la maturité et la stabilité de l’équipe. L’idée est de se concentrer sur les start-ups qui sont suffisamment avancées pour pouvoir suivre le programme et de rediriger celles encore trop jeunes vers des dispositifs plus structurants de type incubateurs ». 

S'aligner sur les offres cloud et industrialiser les solutions

D’autres critères vont permettre d’évaluer l’alignement avec les offres cloud d’Oracle ainsi que la capacité à les utiliser. « En effet, durant toute la durée du programme et même après, les startups bénéficient d’un accès gratuit à notre Cloud », souligne le directeur de l’initiative d’accélération d’Oracle en France. « Sur le plan technologique, l’objectif est de leur permettre d’industrialiser leur système d’information afin d’être plus crédibles auprès des grande entreprises. Enfin, le secteur vertical ou encore les technologies utilisées sont aussi pris en compte comme critères d’évaluation, certains s’avérant plus intéressants que d’autres. Les domaines de l’expérience client (CX), de l’IA, de la BlockChain, ou encore les secteurs de l’hôtellerie ou bien de l’Industrie 4.0 sont les thèmes du moment. Mais nous demeurons bien entendu ouverts à toute proposition innovante ». 

Le programme proposé par le fournisseur américain va également permettre aux start-ups de développer leur stratégie à l’international. Dans la première promotion, une entreprise comme Tilkee avait déjà posé des jalons hors des frontières françaises. « Oracle a des clients sur tous les continents et par conséquent, le terrain de jeu pour les startups accélérées est mondial », confirme Jean-Marc  Hui Bon Hoa. « Ensuite, les startups peuvent aussi compter sur le réseau d’accélérateurs puisqu’il en existe 9 au total et que chacun tisse des relations privilégiées en interne avec les forces de vente afin que la start-up puisse s’implanter dans les zones géographiques visées (sur la base d’un modèle hub and spoke ou en étoile) ». Tilkee, par exemple, qui vient de lever 3,5 millions d’euros pour s’exporter à l’international (en particulier au Royaume-Uni et en Allemagne), pourra en tant qu’alumni s’appuyer sur le programme pour faciliter son développement commercial, explique le directeur de Startup Cloud Accelerator en France.

Dial-Once, passé de Docker Swarm à Kubernetes

Interrogé sur les enseignements à tirer de l’accompagnement de sa première promotion, Jean-Marc Hui Bon Hoa relève « qu’il n’y a pas de règle quand on travaille avec une jeune entreprise. Certaines ont trouvé un intérêt quasi exclusif dans l’implémentation de notre technologie cloud alors que d’autres ont privilégié l’approche joint go-to-market. » Parmi les points notables, le besoin de gagner en agilité s’est confirmé. « Si en 2017 nous avons eu un taux de 100% de survie, vu certaines start-ups lever plusieurs millions d’euros ou encore remporter des contrats, certaines ont dû pivoter, ayant eu des soucis de trésorerie et donc de réduction d'effectifs, ou encore ayant dû s’adapter à de nouvelles réglementations, etc. Ces problèmes arrivent aussi au sein d’entreprises bien établies, mais dans le cas des start-ups, c’est amplifié et nous avons dû nous adapter rapidement », souligne le directeur du programme d’accélération d’Oracle France. 

Sur un plan technologique, Jean-Marc Hui Bon Hoa illustre de deux exemples la façon dont l’accompagnement a pu se concrétiser pour les start-ups. « Dial-Once, par exemple, a revu son architecture pour adopter ce qui est en passe de devenir le standard technologique lorsque l’on déploie une plateforme ou une application dans le Cloud ; ils sont ainsi passés de Docker Swarm à Kubernetes, et ce sur notre récente offre d’infrastructure-as-a-service (IaaS) Oracle Cloud Infrastructure. Cette dernière a la particularité d’être nativement hautement disponible et donc de permettre à Dial-Once désormais de fonctionner avec un niveau de qualité de service inégalé en Europe ou aux Etats-Unis. » Sur un autre terrain, une start-up comme Weblib démarche les clients d’Oracle pour  leur proposer des solutions de digitalisation de points de vente couplées aux solutions de Digital Marketing de l’éditeur américain auxquelles elles sont déjà intégrées. « Ceci a été rendu possible grâce au programme d’accélération sans lequel l’intégration aurait été plus longue et nettement moins aisée. C’est là une illustration parfaite de la collaboration entre Oracle et les start-ups », souligne Jean-Marc Hui Bon Hoa.