Avec son offre Cloud@Customer, Oracle propose à ses clients d’installer son infrastructure de cloud OCI dans le datacenter de leur choix, pour répondre à leurs besoins spécifiques ou règlementaires de localisation du stockage et de protection de leurs données. Chez les autres fournisseurs de cloud, ces offres d’infrastructure cloud dans le datacenter des clients correspondent à des solutions comme Outposts chez AWS, Anthos chez Google ou Azure Stack Hub chez Microsoft. Dans l’offre d’Oracle, les entreprises peuvent accéder, pour consolider leurs bases de données, à Exadata Cloud@Customer qui est la transposition, sur leur site, du service cloud équivalent. A l’instar de sa version accessible dans le cloud public, ce service est entièrement géré par Oracle avec des API cloud derrière le pare-feu du client, à travers la même interface d’administration utilisée pour OCI (Oracle Cloud Infrastructure).

Il y a quelques jours, le fournisseur a annoncé une évolution qui devrait faciliter l’adoption de son Autonomous Database dans ce contexte. La majorité des clients ont un existant qui va de plusieurs centaines à des dizaines de milliers de bases de données pour certains d’entre eux, a exposé Robert Greene, responsable produit chez Oracle, lors d’un point presse en amont de l’annonce. Si les clients s’engagent vers une modernisation de ce patrimoine, le gérer au quotidien constitue un défi permanent pour réduire les coûts. Ces entreprises ont donc besoin de combiner les technologies pour faire face à cette situation, explique Robert Greene. 

Evoluer en s'appuyant sur l'infrastructure en place

Pour ceux ayant retenu l’option Cloud@Customer et le service Exadata Cloud @Customer (ExaC@C), il fallait jusqu’à présent disposer d'infrastructures distinctes pour gérer différentes versions de la base de données d’Oracle, les uns pour gérer les clusters de VM des versions non autonomes de la base, et d’autres pour créer des clusters de VM pour l’Autonomous Database. Selon Oracle, l’une des demandes les plus fréquentes des entreprises utilisant ces services était de pouvoir le faire sur la même infrastructure ExaC@C. C’est désormais possible. Le fournisseur lance la fonctionnalité Multiple VM Autonomous Database qui permet de créer et faire cohabiter, sur les plateformes ExaC@C en exploitation, à partir de la version X7 Gen 2, des clusters de VM Autonomous Exadata et des clusters de VM Exadata Database, ainsi que le détaille Robert Green dans un billet.

Lors de sa sortie en 2020, l'offre Autonomous Database on Exadata Cloud@Customer devait s'installer sur une infrastructure cloud dédié. Avec Multiple VM Autonomous Database qui vient d'être annoncé par Oracle, les clients ayant déployé une infrastructure Exadata C@C dans leur datacenter peuvent y créer des clusters de VM Autonomous Database cohabitant avec d'autres clusters de VM. (Crédit : Oracle)

La fonctionnalité Multiple-VM Autonomous Database est disponible sans coût supplémentaire pour tous les clients actuels d’ExaC@C via une mise à jour en ligne. Elle permettra à ces derniers de créer des environnements isolés et sécurisés pour l’Autonomous Database à des fins de développement d’applications et de test, mais aussi de production, en mettant en oeuvre des règles d’accès différentes. Oracle met en avant les capacités multi-modèles de la dernière version de sa base, renforcées il y a un an. Cette database relationnelle, clé-valeur, permet de gérer des charges de travail requérant des capacités de traitement graphe ou document (JSON), d’accéder à des tables blockchain ou de gérer des workloads associés à des séries temporelles.

Deutsche Bank migre ses databases sur ExaC@C

Avec l’annonce de ces capacités, les clients d’ExaC@C vont pouvoir expérimenter l’Autonomous Database sur leur infrastructure existante et allouer des ressources pour différents types de charges de travail sur les mêmes ressources physiques. Ils pourront au fil du temps migrer peu à peu vers la base de données autonome en restant sur la même infrastructure. La mise en place de clusters de VM Autonomous leur permettra aussi d’installer un environnement privé de Database as-a-service (DBaaS) et de ne payer que pour les workloads exploités. Les entreprises peuvent utiliser sur la même infrastructure les licences dont elles disposent déjà (option BYOL, Bring your own licences) et les licences Autonomous Database.

Parmi les clients d’Exadata Cloud@Customer, Oracle cite volontiers Deutsche Bank qui est en train de faire migrer des milliers de bases de données (plus de 95%), près de 40 Pbytes, de ses systèmes vers ExaC@C en indiquant réaliser ainsi de subtantielles économies. Parallèlement, la banque allemande prévoit aussi d’exploiter les capacités d’autonomie de l’Autonomous Database d’Oracle. Ces dernières prennent automatiquement en charge les tâches courantes du DBA (provisionnement, application des correctifs et mises à jour fonctionnelle, sauvegarde et restauration…) et de l’administrateur de systèmes (correctifs firmware et OS, gestion de l’hyperviseur…).

La semaine dernière, Oracle a également annoncé 11 services de plus pour son infrastructure cloud public