Les Fusion Applications combinent les meilleures fonctions des divers ERP (Enterprise Resource Planning) et CRM (Customer Relationship Management) d'Oracle pour créer une suite disponible sur site ou dans le cloud.

La liste publiée indique les prix des modules Fusion pour les finances, l'approvisionnement, le management de portefeuille de projets (PPM pour Project Portfolio Management), les ressources humaines (HCM pour Human Capital Management), la logistique (SCM pour Supply Chain Management), la relation client (CRM pour Customer Relationship Management), les relations partenaires (PRM pour Partner Relationship Management) et la gouvernance, les risques et la conformité aux réglementation (GRC pour Governance, Risk and Compliance). Dans de nombreux cas, il semble que les Fusion Applications sont vendues au même prix que les modules correspondants à d'autres suites ERP d'Oracle. Par exemple, le prix de la licence utilisateur pour Fusion Financials et E-Business Suite Financials est de 4 595 dollars. Mais le prix de licence de Fusion CRM Base est affiché à 4 910 dollars par utilisateur, contre 3 750 dollars pour une licence Siebel CRM Base.

Des fonctionnalités de BI payantes


Par ailleurs, Oracle a fortement insisté sur le fait que les Fusion Applications disposeraient de fonctionnalités BI (business intelligence) omniprésentes pour accompagner de manière permanente l'expérience utilisateur. Mais il semblerait que ces fonctions doivent être achetées séparément. Plusieurs applications de la liste, qualifiées de « business intelligence transactionnelle », sont tarifées 2 000 dollars par licence et par utilisateur. De plus, il est difficile de comparer l'ensemble des tarifs, étant donné que certains modules utilisés pour les Fusion Applications ont changé de noms, et que d'autres proposent des fonctionnalités entièrement nouvelles.

Se pose également la question de savoir si cette liste de prix est vraiment significative, compte tenu des très fortes remises généralement accordées au moment de la négociation des contrats. Selon Ray Wang, analyste et PDG de Constellation Research, tempère ces affirmations « les clients ne doivent pas compter obtenir de bons prix sur les Fusion Applications. Actuellement, les prix sont plutôt à la hausse. »

Des incertitudes tarifaires


Selon plusieurs utilisateurs, Oracle a fait savoir à ses clients actuels, que les prix seraient établis en fonction des solutions déjà acquises lors de la mise à jour vers Fusion Applications. « La vraie question est de savoir quels droits de licence les clients pourront conserver au moment de la migration, » a déclaré l'analyste. « Plusieurs scénarios sont possibles, » a t-il ajouté. «  Les nouveaux clients vont négocier avec Oracle comme ils se feraient pour tout nouveau contrat. Les clients ayant déjà certains modules voudront connaitre le montant de la remise à laquelle ils pourront prétendre pour mettre leurs droits de licence à niveau et quelles fonctionnalités sont incluses. Les clients de la Full-suite d'Oracle voudront déterminer quelles fonctionnalités équivalentes bénéficient d'un upgrade. » On ne sait pas non plus combien de clients existants Oracle parviendra à migrer vers les Fusion Applications. Selon Larry Ellison, le PDG d'Oracle, les utilisateurs de E-Business Suite, de PeopleSoft et de JD Edwards peuvent passer à Fusion quant ils le souhaitent. Toutefois, ce point de vue doit être replacé dans son contexte puisque Oracle va continuer à percevoir de la part des clients qui conserveront leurs solutions, des frais d'abonnements très conséquents pour la maintenance annuelle de leurs systèmes.

Plus récemment, le PDG d'Oracle a déclaré qu'il s'attendait assez vite à de grosses ventes de Fusion Applications. « Nous pensons que la vente de ces dernières sera génératrice de revenu pour l'entreprise cette année, l'année prochaine et l'année suivante. Cela va nous permettre de prendre une part importante du marché SAP, mais aussi à nos amis et rivaux Salesforce.com, » a t-il déclaré la semaine dernière, lors de la conférence au cours de laquelle ont été communiqués les résultats financiers du quatrième trimestre.