Le quotidien allemand Handelsblatt a provoqué un certain trouble hier en indiquant que l’opérateur de télécommunications Deutsche Telekom examinait une possible fusion avec Orange, en citant des sources proches du dossier. L’information a été réfutée quelques heures plus tard par un porte-parole de l’opérateur français qui a démenti toute réflexion ou discussion autour d’un tel rapprochement, a rapporté ensuite Reuters. Peu après, la CFE-CGC Orange et l’Adeas, l’association de défense de l’épargne et de l’actionnariat salarié, ont à leur tour réagi en disant s’opposer à toute fusion avec Deutsche Telekom. Dans un communiqué, Sébastien Crozier, président CFE-CGC Orange, indique que « les synergies entre Orange et DT sont déjà réalisées à travers leur filiale commune d’achats Buy In » et que « compte-tenu des réglementations par pays, il n’y a pas d’autres synergies possibles dans le secteur des télécoms ».

Dans son article, le quotidien Handelsblatt fait référence à un message enthousiaste de Timotheus Hàttges, le PDG de Deutsche Telekom, posté sur Linkedin en juillet accompagné d’une photo où il figure avec le PDG d’Orange, Stéphane Richard, avec un message indiquant qu’une Europe forte n’est pas seulement un sujet politique, mais que cela concerne aussi les entreprises. En mai, les deux opérateurs avaient également communiqué sur une alliance stratégique sur l’intelligence artificielle en expliquant qu’ils avaient depuis 2 ans réuni une équipe de 150 ingénieurs français et allemands sur un projet commun. « Construire une Europe numérique est désormais la priorité commune de nos deux entreprises », indique le communiqué.

Une acquisition plus qu'une fusion

Pour la CFE-CGC Orange, « Deutsche Telekom est en retard sur la mutation vers l’opérateur numérique » dans les domaines du contenu, de la banque et de la cyber sécurité. Pour l’organisation syndicale, une fusion constituerait pour l’opérateur allemand « une opportunité de rattraper son retard dans ce qui ne serait qu’une acquisition », si l’on considère la capitalisation boursière des deux entreprises. Deutsche Telekom est actuellement valorisée 72,5 milliards d’euros contre Orange 39,5 milliards d’euros pour Orange. L’organisation syndicale fait aussi valoir qu’Orange est le garant de la souveraineté numérique de la France.