L'intégration du noyau 2.4 améliore largement les performances des distributions Linux sans leur permettre de réellement concurrencer les autres Unix. Parmi les distributions étudiées http://dhbrown.com/dhbrown/linuxform01.html , D.H. Brown & Associates place SuSE Linux 7.2 en tête, talonnée par la version 7.1 de Red Hat, elle-même suivie d'OpenLinux 3.1 de Caldera. Toutes trois sous la version 2.4 du noyau développé par Linus Torvalds et dont les apports sont jugés " impressionnants " par le cabinet d'études américain. Derrière, TurboLinux Server 6.5 et GNU/Linux 2.2r3 de Debian - toutes deux intégrant le noyau Linux 2.2 - sont distancées.
Selon D.H. Brown, Linux a bien évolué depuis deux ans : à l'époque, le cabinet affirmait que l'Unix libre faisait essentiellement de bons serveurs de fichiers et d'impression. Aujourd'hui, " les principales distributions de Linux sont tout à fait aptes à être utilisées sur des serveurs départementaux ou de groupes de travail ".
Linux n'égale cependant pas encore les performances des principaux Unix du marché en termes d'évolutivité ou de haute disponibilité. L'OS libre ne rivalise qu'avec des Unix moins performants, ne dépassant - pour la première fois - qu'Unixware 7.1.1 de Caldera, le plus faible d'entre eux. Notons que toute comparaison avec Windows NT/2000 a été évitée.

5 critères de classification des distributions Linux selon D.H. Brown

L'évolutivité
Red Hat devance ses concurrents, en particulier du fait de son support des processeurs 64 bit Itanium et Alpha. Tout le contraire d'OpenLinux de Caldera, encore 32 bit. Le noyau Linux 2.4 permet de gérer en théorie jusqu'à 64 Go de mémoire et des fichiers de 2 To, ainsi que les configurations octoprocesseurs. Les Unix les plus performants peuvent, eux, s'accommoder de 576 Go de mémoire centrale (Solaris 8), de fichiers de 16 To (Tru64 5.1) et de 128 processeurs.

Le trio RAS (reliability, availability, service ability : fiabilité, disponibilité, services)
Les Linux restent très en deçà des fonctionnalités des Unix les moins performants. " La haute disponibilité sur Linux demeure en gestation ", notent ainsi les analystes. SuSE dispose de bonnes capacités de gestion des charges et d'un système de fichiers journalisé (pour la récupération de données après incident), comme celles de TurboLinux et de Caldera. Les mises à jour de l'OS et du noyau sans redémarrage des systèmes, l'ajout et le retrait à chaud de processeurs et de mémoires sont encore absents de Linux.

L'administration de systèmes
Là encore, les Linux étudiés s'avèrent inférieurs aux Unix. SuSE et TurboLinux intègrent un gestionnaire de volume (LVM, Logical Volume Manager) moins robuste que sur Unix. Les logiciels d'administration pour l'entreprise sont encore immatures.

Internet et les applications Web
Un pays de connaissance pour Linux. " Seul le meilleur Unix (Solaris 8, NDLR) offre une gestion des protocoles Internet plus étendue que Caldera OpenLinux ", remarque D.H. Brown. Red Hat supporte le serveur d'applications Weblogic de BEA, en plus de ceux d'Oracle et d'IBM acceptés par toutes les distributions. Bémol : le support de Java2 Enterprise Edition est encore imparfait.

Les annuaires et la sécurité
Les Linux et les Unix étudiés se retrouvent sur un pied d'égalité. Toutes les distributions, à l'exception de Debian, intègrent le protocole d'accès aux annuaires OpenLDAP en version 2.0. Caldera et TurboLinux pâtissent toutefois de l'absence du système d'authentification Kerberos. L'interopérabilité avec les systèmes Windows est assurée par Samba, dans des versions plus ou moins récentes selon les distributions.