Les échanges de fichiers volumineux sont une source de nombreuses difficultés. Impossibles par courriels, ils nécessitent souvent le recours à des services cloud extra-européens (ou sens de l'Union Européenne) comme l'américain Wetransfer ou le suisse Swisstransfer d'Infomaniak. Des entreprises peuvent aussi déployer des services privés mais la plupart reposent sur des technologies voire des clouds extra-européens. Cette situation est inacceptable pour les administrations. La Dinum a donc lancé le projet France Transfert dont une première implémentation est actuellement testée au ministère de la Culture.

Le service permet d'échanger jusqu'à 20 Go de données entre un expéditeur et un ou plusieurs destinataires. Chaque destinataire est informé de l'identité de l'expéditeur. Le site a été développé en Angular.js et est hébergé dans le cloud français d'Outscale. Il n'y a pas de véritable restriction sur la nature des données échangées sauf un blocage des extensions signant un exécutable. Le stockage des données est, sauf paramétrage spécifique, jusqu'au téléchargement par tous les destinataires et avec un maximum de trente jours. L'expéditeur peut également déclencher une destruction anticipée (en cas d'erreur par exemple), fonctionnalité souvent manquante dans de tels services.

Cependant, il est bien précisé dans les conditions d'utilisation que le service n'est pas adapté en l'état des choses pour échanger des données sensibles. En cas de signalement, le service peut séquestrer un fichier et donner les suites disciplinaires nécessaires à ce mésusage. Le service n'est pas destiné à un usage grand public ou même à des échanges privés entre fonctionnaires. Il est en effet nécessaire que l'utilisateur dispose d'une adresse émanant du Ministère de la Culture, adresse qui recevra un code à usage unique valable dix minutes indispensable pour valider le téléchargement.