Pentaho vient de mettre à jour sa suite décisionnelle en Open Source. La version 1.6, annoncée mercredi, dispose maintenant d'une gestion des méta-données et d'un client léger pour le reporting. Ce dernier va permettre d'étendre plus facilement le nombre d'utilisateurs capables d'effectuer des requêtes ad hoc et d'accéder aux rapports. 

David Stoddard, vice-président de Ventana Research, cabinet d'études californien, estime qu'ainsi, Pentaho accède vraiment au rang d'outil d'entreprise. 
Avec la couche de méta-données, les départements informatiques pourront créer des définitions métiers intelligibles et réutilisables (client, région...) grâce auxquelles les utilisateurs réaliseront eux-mêmes des requêtes. 

Cette couche de méta-données est basée sur la spécification CWM (Common Warehouse Metamodel) de l'OMG (Object management group), utilisée par certains outils décisionnels. L'intérêt de cet alignement sur CWM apparaît limité à James Kobielus, analyste pour Current Analysis, qui juge que la spécification n'est pas très répandue sur le marché. Avis non partagé par David Stoddard qui estime au contraire que l'adhésion de Pentaho est une marque de soutien au standard.

A partir de 12 000 $ pour le support

Basé à Orlando, en Floride, Pentaho a été fondé en 2005. Sa suite se télécharge gratuitement sous licence MPL (Mozilla Public License). L'éditeur dit avoir gagné de grands clients parmi lesquels Motorola et MySQL AB. La société, qui tire ses revenus de ses services de support et de conseil, n'est pas encore profitable, selon Lance Walter, vice-président du marketing.

Le coût d'abonnement au support technique pour une configuration incluant quatre processeurs démarre à 12 000 $ pour chaque module. La suite regroupe des modules de reporting (incluant la couche de méta-données et les fonctions de requête ad hoc), d'analyse, d'intégration de données, de tableaux de bord et de datamining. 

L'Open Source, un modèle de rupture intéressant

Pentaho s'inscrit dans un contexte particulier, sur un marché décisionnel en pleine phase de concentration, dans lequel les offreurs en Open Source, tels que Spago BI ou JasperSoft, ont évidemment une carte à jouer. Rappelons que JasperSoft vient de sortir une appliance décisionnelle avec Ingres.

« L'Open Source peut être un modèle de rupture intéressant pour le décisionnel », commentait récemment Jean-Michel Franco, à l'occasion du rachat de Business Objects par SAP. Et le directeur des offres internationales de Business & Décision de citer en exemple un autre marché, celui du CRM (gestion de la relation client) qui, en se consolidant (rachat de Siebel par Oracle, notamment), a donné du champ à un éditeur comme Salesforce qui proposait un modèle différent.