Google a débuté une stratégie de lobbying après des autorités américaines du commerce pour lutter contre la censure sur Internet, rapporte l'Associated Press. Le moteur de recherche, souvent pris pour cible pour son non-respect des données personnelles des internautes, estime que les restrictions mondiales sur Internet doivent être traitées au même titre que les barrages au commerce telles que les taxes douanières, par exemple. « Il est juste de dire que la censure est le barrage n°1 auquel nous avons affaire », confie Andrew McLaughlin, directeur des affaires publiques chez Google, à l'Associated Press. Et, dès lors, constitue pour Google un frein réel à son modèle, qui repose sur la publicité en ligne diffusée sur les services de la marque. Notons que YouTube, service de vidéo en ligne propriété de Google, est la cible de filtrage de nombreux pays, comme la Turquie, la Thaïlande, la Chine et récemment le Maroc. Une censure qui intervient alors que YouTube investit de plus de plus de marchés à l'échelle locale - comme en France la semaine dernière. Cette bride que constituent la censure et les filtres de contenu « diminue la valeur de leur produit », explique un membre d'une association pour la défense des droits de l'Homme. Il faut également préciser que Google avait dû censurer les résultats du moteur de recherche pour pénétrer le marché chinois, et se plier aux desiderata du gouvernement de Pékin. En juin dernier, Privacy International publiait un rapport qui classait Google « hostile à la vie privée ». Le mois dernier, le conseil d'administration du groupe faisait pression sur les actionnaires pour rejeter une proposition qui devait bannir toute censure du moteur de recherche. Un « flirt » avec la censure et les respects des données privées qui a, par ailleurs, attiré l'attention de la Commission européenne et « du groupe de l'article 29 ».