Les critiques s'avivent en Europe et notamment en France à l'égard des Etats-Unis, à la suite des révélations publiées ce week-end par l'hebdomadaire Der Spiegel sur le programme de surveillance Prism qu'a mené la NSA, l'agence de sécurité américaine, sous couvert de lutte anti-terroriste. Ce dimanche, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a demandé « des explications aux autorités américaines au sujet des informations dévoilées par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel ». Des faits qui, s'ils étaient confirmés, seraient tout à fait inacceptables poursuit-il dans un communiqué publié sur le site du ministère.

Le magazine Der Spiegel a en effet pu consulter certains des documents classés confidentiels, emportés par l'informaticien Edward Snowden, ancien sous-traitant de la NSA, qui se trouve toujours à l'aéroport de Moscou, en quête d'un endroit où trouver asile. L'un de ceux-ci daté de septembre 2010 et classé top secret par la NSA indique que des écoutes ont été installées dans les bureaux des représentations diplomatiques de l'Union européenne à Washington, rapporte Der Spiegel. Le réseau informatique a également été infiltré par l'agence de sécurité américaine qui pouvait ainsi accéder aux e-mails et aux documents internes.

Obtenir des garanties sur la protection des données

L'hebdomadaire allemand évoque par ailleurs des opérations d'écoute qui avaient été détectées à Bruxelles il y a plus de cinq dans le bâtiment où siègent le Conseil des ministres de l'Union européenne et le Conseil européen. Des écoutes qui menaient vers le siège de l'Otan en banlieue de Bruxelles.

Au cours du week-end, plusieurs représentants de l'Union européenne, dont Martin Schulz, le président du parlement européen, ont vivement protesté. Le député Daniel Cohn-Bendit, interrogé par France Info, a de son côté estimé qu'il fallait interrompre les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique tant que des garanties n'ont pas été obtenues de la part des Etats-Unis sur la protection des données pour les citoyens, les politiques et les institutions en Europe.

(Màj)  Ce matin, le Président de la République française, François Hollande, a déclaré à son tour que « ce type de comportement » ne pouvait pas être accepté « entre partenaires et alliés » et qu'il devait cesser immédiatement. Il s'est exprimé lors d'une visite qu'il effectuait aujourd'hui dans le Morbihan, à Lorient.