Rebelote pour Qualcomm. 4 ans après avoir jeté l’éponge, le spécialiste des puces pour mobiles reviendrait sur le marché des puces pour serveurs. C’est en tout cas ce que des sources proches du projet ont déclaré à Bloomberg. Selon elles, le fournisseur de cloud et important acheteur de processeurs, AWS, a accepté d’évaluer une première puce élaborée par Qualcomm.

Cette puce serait basée sur la technologie issue de l’acquisition de Nuvia en 2021 pour 1,4 milliard de dollars en janvier 2021. Pour mémoire, la start-up a été fondée par un ancien architecte de puces d'Apple, Gerard Williams III, qui aurait été poussé à concevoir des puces ARM pour serveur en raison d'une clause de non-concurrence qu'il avait signée avec son ancien employeur. La mission de Nuvia est, selon ses propres termes, de « réimaginer la conception du silicium pour créer une nouvelle classe de processeurs qui offre les améliorations de performance et d'efficacité énergétique nécessaires pour alimenter la prochaine ère de l'informatique ». Nuvia n'a jamais annoncé de produit, bien qu'elle ait été soupçonnée de développer son propre processeur ARM pour serveurs.

Rebondir après l'échec

L’article de Bloomberg ne donne pas de détails sur la puce élaborée par Qualcomm, mais Nuvia adoptant des design ARM pour ses processeurs, la firme américaine devrait garder cette approche. Elle l’utilise déjà dans le cadre de ses puces mobiles Snapdragon. Reste à savoir si Qualcomm s’orientera vers un SoC (system on chip) sur le marché des serveurs, comme il l’avait fait en 2017. A l’époque, il avait livré les puces Centriq 2400 basée sur l'architecture ARMv8 64 bits et avait passé un accord avec Samsung pour utiliser son processus de gravure à 10 nanomètres.

Pourtant, le succès n’a pas été au rendez-vous et l’aventure commencée en 2015 s’est arrêtée en 2018 avec la fermeture de la division en charge des puces pour serveurs. Cela ne signifie pas que Qualcomm n'est plus présent dans les datacenters, le groupe propose ainsi la puce Cloud AI 100 que l’on retrouve par exemple dans le système edge HPE Edgeline EL8000. Elle comporte jusqu'à 16 « cœurs d’IA » et prend en charge les formats de données FP16, INT8, INT16, FP32, tous utilisés pour l'inférence. Il ne s'agit pas de processeurs ARM personnalisés, mais de SoC entièrement nouveaux, spécialement conçus pour l'inférence.

Si Qualcomm confirme son retour sur le marché des puces pour serveurs, il devra faire face à une concurrence plus importante qu'en 2018. Intel et AMD restent des acteurs incontournables, mais d'autres entreprises comme Ampere entendent bien se faire une place sur ce marché.