Implantée aujourd’hui dans 26 pays avec plus de 2 500 étudiants dans le monde à raison de trois promotions par an, Holberton School amorce un virage important dans son développement. L’école de code fondée en 2015 par trois Français, Julien Barbier, Sylvain Kalache et Rudy Rigot a annoncé à la mi-juillet la conclusion d’un accord pour son acquisition par l’African Leadership International (ALI). Cet organisme fait partie de l’écosystème éducatif de l’African Leadership Group (ALG) rassemblé autour d’un projet commun : accélérer la formation des développeurs sur le continent africain. L’an passé, plus de 95 000 étudiants se sont inscrits au programme d’acquisition de compétences accélérée ALX d’ African Leadership International dans 54 pays d'Afrique. Le nombre d’étudiants s’est d’ailleurs accru de plus de 2 000 personnes au cours des 15 derniers mois.

Dans le cadre de la transaction qui devrait s’achever au troisième trimestre 2022, l’entreprise Holberton sera scindée en deux entités. « La première, rachetée par ALI, contient toute la technologie et les programmes que nous avons développés au cours de ces 7 dernières années, et qui ont contribué au développement de l’école, de ses partenaires et étudiants », nous a expliqué Julien Barbier, co-fondateur et CEO de l’établissement. « La seconde, reprise par Florian Bucher, qui contient tout le réseau des campus d’Holberton School, continuera d'opérer indépendamment », a-t-il précisé. Avec cette acquisition, ALI espère se positionner comme un vivier de talents technologiques de premier plan sur le continent africain qui connaît une croissance démographique rapide. Elle a la main-d’œuvre la plus jeune au monde, avec un âge moyen de 19 ans, contre 48 ans en Allemagne ou au Japon. Le continent devrait compter 1,1 milliard de travailleurs d’ici 2035, dépassant ainsi la Chine et l’Inde.

Un rapprochement initié en 2020

En conséquence, pour les entreprises IT mondiales, l’Afrique pourrait être le prochain vivier de talents. Au cours des trois dernières années, Twitter, Google, Microsoft, IBM et Alibaba entre autres, ont tous fait part de leur intention d’ouvrir des centres technologiques en Afrique. Ces tendances ont incité ALI à s’associer il y a deux ans aux programmes de formations au code et aux data conçus par Holberton. A travers cette alliance, des milliers d’étudiants ont été embauchés par des entreprises comme Apple, Google, Tesla, LinkedIn, Dropbox, Pinterest, Rappi et Nvidia. « Ainsi, cette année seulement, plus de 100 000 étudiants d’Afrique ont été formés puis recrutés dans le secteur IT », précise Julien Barbier ajoutant que l’objectif est de passer au million par an. 

En combinant ses parcours de formation intensifs ALX, les méthodes d’apprentissage d’Holberton et The Room, sa plateforme de placement professionnel, ALI entend faire de l’Afrique l’un des pays qui contribuera à combler le déficit croissant de compétences IT, accentué par la pandémie. « Je suis convaincu qu’au cours de la prochaine décennie, nous produirons des millions de leaders africains dans le domaine du numérique, capables d’intervenir sur des grands projets IT en Afrique », a déclaré Fred Swaniker, fondateur et PDG d’ALI dans un communiqué. Ce rapprochement n’aura aucun impact sur les étudiants qui suivent les formations d’Holberton en France et à l’étranger. « Il n'y a aucune conséquence pour les campus actuels français et internationaux », nous a assuré Julien Barbier. Tout sera totalement transparent pour les étudiants et nos partenaires », a-t-il ajouté.

Florian Bucher, aux commandes du réseau d'écoles

La seule différence concerne le management avec la prise de fonction du directeur général de la société avec laquelle les partenaires vont travailler. « Le réseau Holberton School est repris par Florian Bucher, qui est notre COO (directeur des opérations) depuis 2020, et qui avant avait co-fondé l'école 42, après avoir été CTO (directeur technique) du groupe Ionis (Epitech, Epita, etc...) », nous indique Julien Barbier. Nos partenaires travaillent avec lui régulièrement depuis 2020 et de ce fait, il continuera de collaborer avec la même équipe pour la soutenir et renforcer l’offre de formation », a-t-il poursuivi.

Rappelons que le cursus se déroule sur 12 à 24 mois selon la spécialisation choisie par les étudiants. Après un stage optionnel, ces derniers peuvent en effet choisir de s'engager dans une technologie particulière, en 3 ou 9 mois : développement web full-stack, machine learning, réalité augmentée ou virtuelle, programmation système & blockchain, front-end ou back-end.