« Même avec une situation économique très favorable dans les années à venir, on reste dans des prévisions d'emploi très optimistes dans le secteur informatique ». Régis Granarolo, président du Munci (mouvement pour une union nationale des consultants en informatique), réagit aux chiffres de la dernière étude de la Dep (direction étude et prospective du ministère de l'éducation nationale) sur les perspectives de recrutement, qui fait état de 11 000 nouveaux emplois par an en moyenne dans le domaine informatique entre 2002 et 2015. Il rapproche ces prévisions des chiffres du Syntec informatique qui comptabilise entre 8000 et 10 000 créations d'emploi nettes (pour environ 40 000 emplois bruts, NDLR) en 2005. Ces chiffres sont inférieurs aux estimations de la Dep alors que 2005 a été marquée par une belle croissance de 6 à 7% dans l'industrie des logiciels et des services. « Même si l'on y ajoute quelques milliers d'emplois nouveaux chez les utilisateurs finaux, on reste dans la fourchette haute des prévisions d'emploi », selon lui. Par ailleurs, à l'horizon 2015, rien ne prouve que la croissance va perdurer au même niveau, même si les prévisions font état d'une progression de 6 à 8% en 2006 dans les logiciels et les services. Pour jauger ces prévisions, il faut prendre aussi en considération les risques qui pèsent sur l'emploi et qui sont susceptibles de faire baisser les besoins de recrutement, comme le développement de l'off-shore, la rationnalisation des coûts dans l'industrie des services et la concentration du secteur. L'emploi est enfin très fortement impacté par le turn over dans la profession. Les besoins de recrutement sont souvent liés aux départs des informaticiens des entreprises, ce qui permet de relativiser les chiffres de créations nettes d'emploi. « En 2004, l'Apec recensait 25 330 recrutements de cadres dans les SSII et chez les éditeurs de logiciels, 1200 promotions et 24 490 départs. Elle concluait à une création nette de 2 040 emplois », rappelle-t-il, à titre d'illustration. Et d'ajouter « nous estimons que l'on peut compter en moyenne une création d'emploi nette pour 4 à 5 recrutements bruts et 8 a 10 offres d'emploi dans notre secteur ».