« Notre but est d'être entendus. Nous sommes dans une démarche constructive pour améliorer les relations entre les fournisseurs et les entreprises », tient à préciser Marie Prat. Entendues, les quatre organisations le seront certainement, au moins pas le médiateur. Mais au-delà de la mise en place de discussions et de la rédaction de chartes, jusqu'où peut aller le médiateur pour imposer ce qu'il considère comme juste d'appliquer si les parties en cause ne jouent pas le jeu ? Pas très loin, à priori, puisqu'il ne dispose d'aucun de pouvoir de contrainte. D'autant que l'avis du CICF Informatique, du GIE Free ASAP, du MUNCI et d'i-Direct n'est pas partagé par tous.

Des divergences et des accords entre les parties concernées

Réagissant prestement et par voie de communiqué de presse aux déclarations des quatre organisations, Pierre Michaut, le directeur associé de la société Factea IT exprime justement des dissensions, mais pas uniquement. Il faut dire qu'avec son activité de cabinet de conseil spécialisé dans l'optimisation des achats IT des entreprises, la société qu'il dirige se situe de l'autre côté de la barrière. S'agissant des difficultés de référencement des petits prestataires, Pierre Michaut indique « qu'il faut considérer le risque stratégique que représente une petite SSII pour un donneur d'ordre. [...] Comment assurer la continuité d'une intervention basée sur des acteurs qui, à la moindre erreur de gestion, peuvent disparaître ? » Plus encore, le dirigeant s'inscrit en faux contre les griefs portant sur les pratiques d'achats des entreprises, que les quatre organisations jugent obscures et au sujet desquelles elles évoquent des abus de position dominante et des ententes sur les prix : « Nous ne disons pas que cela n'existe pas mais ce n'est pas le cas général. »

En revanche, Pierre Michaut partage l'avis de Free ASAP, du MUNCI et d'i-Direct quant à la problématique de la sous-traitance en cascade. « On assiste parfois à des empilages de sociétés entre celle qui reçoit le besoin initial du client et celle qui aura la ressource disponible », acquiesce-t-il. Ce point serait souvent inconnu des clients et reste avant tout à l'initiative des SSII elles-mêmes. Il fait donc l'unanimité et montre que les clients mais aussi les prestataires de services doivent revoir leurs pratiques pour assainir le marché des services informatiques.