“Nous savons tous qu'un certain nombre de facteurs influencent le marché actuel du stockage. Le premier est l'explosion absolue de la quantité de données créées, oubliées ou mises de côté pour les consulter plus tard”, nous a expliqué en préambule Rick Bump, Chief Revenue Officer de Rimage, lors d’un IT Tour dans la Silicon Valley en janvier dernier. Fondé en 1987 sous le nom d’Ixi et spécialisé dans l’archivage sur Blu-ray (Enterprise LaserStorage) et les logiciels (Data Lifecycle Management), Rimage s'oriente vers le data management avec le lancement d’une solution baptisée Sophia pour l'extraction et la recherche des données structurées et non structurées. Assez curieusement, Rimage ne parle pas de data management, mais de Digital Assets Management. Une coquetterie marketing, qui apporte plus de confusion qu’autre chose puisqu’il s’agit simplement de gestion des données avec analyse du contenu pour optimiser la recherche contextuelle.

Sophia peut toutefois travailler avec tous les types de stockage, local (SAN ou NAS) et distant avec bien sûr un peu d’IA pour optimiser les réponses aux requêtes. “L'adoption généralisée de l'IA, dont tout le monde se vante actuellement concerne principalement les LLM. La question est toutefois d’utiliser l'IA dans son contexte et avec sa propre pile de stockage. Une fois que nous aurons traversé la vague d'enthousiasme pour ChatGPT et autres, que les gens auront compris que c'est vraiment cool, mais que cela ne résout pas vraiment de problèmes spécifiques, l'IA à usage spécifique [avec machine learning et inférence] va redevenir importante” a expliqué le CRO. 

Sophia s'intègre à toute la famille de produits Rimage et prend en charge la gestion des données pilotée par Al. (Crédit S.L.)

Data agnostique et déploiement flexible

Avec sa solution Sophia, Rimage explique automatiser de manière transparente l'ingestion de données provenant de n'importe quelle source et créer un référentiel unique pour organiser et optimiser les actifs numériques de manière rationalisée et sécurisée. Data agnostique, Sophia prend en charge les données en mode fichiers, blocs et objets (structurées et non structurées) avec un déploiement flexible, soit sur site, en SaaS ou sous forme hybride. La version SaaS de Sophia peut être utilisée sur Azure ou AWS ou en mode service managé chez un MSP. L'outil utilise donc l'IA graph (Google Vison AI en fait) pour extraire et générer des métadonnées à partir des fichiers numériques ingérés, que les utilisateurs peuvent également renseigner en complément.

Sophia dispose de plus de fonctionnalités de synchronisation pour rendre les fichiers disponibles à n'importe quel emplacement, quelle que soit la connexion réseau, sans oublier de synchroniser toutes les modifications avec la base. Le logiciel client est disponible pour Windows et MacOS, éliminant ainsi tout besoin de plug-ins ou d'applications tierces. Le support Linux est en cours de portage. Et pour répondre à certaines exigences en termes de gouvernance et de conformité, le moteur de recherche de Sophia peut être bridé avec des politiques de sécurités supplémentaires. Rimage se considère désormais comme un gestionnaire du numérique et estime que le marché de la gestion du cycle de vie des données (DLM)/de la gestion des actifs documentaires (DAM) est fragmenté avec de nombreux fournisseurs (Arcitecta, Datadobi, Data Dynamics, Komprise ou StorMagic). 

Exploiter la base installée

La société peut compter sur une base installée importante avec 20 000 systèmes chez 3 000 clients dans la santé, la finance, le secteur public et les forces de l’ordre. " Nous comptons en fait beaucoup sur notre capacité à vendre [notre solution de data management] à notre base de clientèle en raison des relations que nous avons déjà. Nous travaillons en indirect, donc fondamentalement nous nous appuyons sur des partenaires de distribution [194 à ce jour] pour vendre et assurer le service. Nous avons la capacité d'entrer non seulement sur les marchés que j'ai mentionnés plus tôt et sur lesquels nous sommes très concentrés, mais aussi sur d'autres niches que nous n'avons pas encore vraiment exploitées", a précisé Jeff Rosen, directeur commercial chez Rimage. 

Malgré ce virage vers le data management, Rimage n’a pas renoncé à l’archivage optique avec des développements en cours pour augmenter la capacité de stockage des Blu-ray : 200 Go aujourd’hui par disque - ce qui est très peut quand un disque dur monte désormais à 30 To - à 1 à 10 To par Blu-ray en multicouches (ELS ou Electronic Laser Storage) avec des partenaires chinois.