SAP a donné de nombreux détails sur la manière dont il compte faire évoluer sa base de données in-memory HANA, au coeur de la stratégie produit de l'éditeur. La feuille de route de HANA permet de découvrir de nombreuses fonctionnalités à venir, mais aucune date de sortie particulière ne figure dans le long document rendu public la semaine passée. Celui-ci précise aussi que ces projets sont susceptibles de changer « à tout moment ».

Pour l'avenir, les clients de HANA peuvent s'attendre à une meilleure intégration avec la plateforme Hadoop de traitement des données à grande échelle, y compris pour « la modélisation et l'intégration du runtime avec les structures et les données Hadoop », comme l'indique le document publié la semaine dernière. SAP envisage également d'améliorer l'intégration de HANA avec Sybase Power Designer, notamment en ce qui concerne « les protocoles d'interopérabilité et de gestion ». Des fonctions « clés » et la propriété intellectuelle de Sybase IQ, la base de données analytique en colonne, seront aussi intégrées dans une certaine mesure à HANA, toujours selon le document. En ce qui concerne le déploiement dans les datacenters, les clients peuvent s'attendre à ce que HANA offre « de meilleures options et plus de flexibilité », indique encore le document, sans davantage d'explications. SAP proposera également le support des instances HANA virtualisées « sur certaines appliances après validation ».

Des Services Packs pour apporter des fonctionnalités


D'autres projets figurent dans la feuille de route, comme par exemple des améliorations diverses sur le plan de la sécurité et un plus grand support des outils de tierce partie. Ces fonctionnalités apparaîtront probablement au fur et à mesure de la livraison par SAP de ses Services Packs pour HANA. Si, dans le passé, on a souvent reproché à l'éditeur allemand la relative lenteur de son rythme de développement, il sera difficile de dire la même chose à propos de HANA. Disponible partout depuis juin 2011, HANA a déjà bénéficié de six Services Packs. La base de données in-memory de l'éditeur a généré 102 millions d'euros de chiffre d'affaires au cours du deuxième trimestre et elle est en bonne voie pour franchir les 650 à 700 millions d'euros d'ici la fin de l'année, selon l'éditeur allemand.

SAP a porté son logiciel Business Suite sur HANA et il a récemment lancé un service d'hébergement géré sous HANA, ce qui devrait aussi favoriser les ventes. La firme n'est pas le seul fournisseur à utiliser la technologie de base de données in-memory. IBM, Microsoft et Oracle travaillent aussi à mettre au point leurs propres produits. Mais, selon son CEO Bill McDermott, l'entreprise dispose de « 18 à 24 mois » d'avance sur ses rivaux, comme il l'a déclaré lors de la communication des résultats trimestriels la semaine dernière. « Quand Automobile Resources International (ARI), le fournisseur de service de gestion de flottes, a décidé de renouveler son ancien système d'entreposage de données, il a choisi HANA », avait déclaré pour sa part Bill Powell, directeur de la gestion de l'information, dans une récente interview.

 Selon ce dernier, « ARI ne tournait pas sous l'ERP de SAP, mais utilisait le logiciel Business Objects BI au-dessus d'une infrastructure basée sur Oracle ». Le fournisseur a testé plusieurs plates-formes, notamment Oracle et Netezza d'IBM, avant de prendre sa décision, mais « pour nos besoins et nos usages, HANA s'est avérée la plus adaptée », a-t-il ajouté. SAP vante le fait que HANA permet de profiter, dans de nombreuses situations, d'améliorations majeures, voire stupéfiantes, en terme de performance par rapport à d'autres types de systèmes. « Mais la vitesse seule ne suffit pas, et les clients qui envisagent de passer à HANA doivent prendre en considération un certain nombre d'autres choses », a conseillé M. Powell. « En priorité, ils doivent s'assurer qu'ils investissent dans un processus structuré de gestion de l'information de l'entreprise », a-t-il préconisé. «Il faut bien comprendre que l'ajout de HANA ne suffit pas à résoudre tous les problèmes ». Si HANA ne correspond pas aux besoins de l'entreprise, « la seule chose que vous gagnerez, c'est de fournir très vite de mauvaises informations », a-t-il ajouté.