SAS opère un virage stratégique sur Azure qu’il choisit comme son cloud public de référence. Pour autant, la plateforme de Microsoft ne constitue pas un choix exclusif pour l’éditeur d’outils analytiques puisque SAS reste engagé dans le parcours multicloud qu’il a entrepris depuis un certain temps déjà. Ses logiciels peuvent être déployés sur n’importe quel cloud et le fournisseur basé à Cary (Caroline du Nord) tient à rappeler qu'il supporte ses clients quel que soit le cloud public retenu. Néanmoins, SAS va maintenant beaucoup plus loin avec Microsoft puisque les deux éditeurs vont développer ensemble des solutions verticales pour différents secteurs d’activités, comme la santé ou les services financiers.

Ces annonces ont été faites cette semaine lors de la conférence Virtual SAS Global Forum 2020. L’accord de partenariat avec Microsoft peut être décomposé entre trois vagues de collaboration, nous a expliqué par courriel Jay Upchurch, vice-président exécutif et CIO de SAS. « La première vague se déroule en ce moment et porte sur la façon dont nous travaillons ensemble pour migrer nos clients SAS Analytics sur Azure ». Il s’agit ici d’optimiser les architectures pour que les charges de travail SAS puissent être déployées rapidement et s’exécuter efficacement sur le cloud de Microsoft. « Beaucoup de nos clients au niveau mondial profiteront de cette opportunité en s’appuyant sur notre offre de services managés SAS Managed Application Services », précise Jay Upchurch. Cette offre permet en particulier de s’adapter aux besoins de chaque entreprise.

Viya en mode natif sur Azure

La deuxième vague de collaboration va intervenir à court terme lorsque SAS lancera la prochaine version de sa plateforme Viya en mode natif sur Azure. Ce moteur d’analyse en mémoire apporte tous les outils pour traiter les big data avec des capacités d'IA et d'apprentissage machine. « Viya pourra tirer parti de services comme Azure Synapse, Active Directory et Azure Kubernetes Services (AKS) », pointe le CIO de SAS en ajoutant que la plateforme [qui se déploie dans le cloud ou en mode hybride] continuera à être vendue sous forme de licence indépendante pour les clients qui veulent exploiter leurs propres environnements SAS. « Mais pour ceux qui souhaitent se tourner vers nous pour faire tourner la solution sur Azure, Viya sera disponible à la fois comme un service applicatif managé et en mode SaaS », souligne Jay Upchurch. Enfin, la troisième vague de collaboration avec Microsoft s’inscrit dans un futur proche. « Nous allons explorer ensemble le développement d’intégrations et de solutions personnalisées s’appuyant sur SAS Analytics et sur les capacités cloud de Microsoft pour pouvoir exploiter de nouveaux cas d’usage et accélérer l’innovation », annonce le CIO.

Les activités d'hébergement de SAS passeront sur Azure

A terme, c’est bien l’ensemble de ses solutions analytiques que SAS envisage d’optimiser pour s’exécuter sur Azure. Par ailleurs, l'éditeur renforce l'intégration - engagée de longue date - de ses produits avec ceux de Microsoft. « Notre partenariat nous permettait déjà de collaborer étroitement sur les technologies, les solutions et les démarches de vente conjointes », rappelle Jay Upchurch. « SAS a une expérience approfondie des déploiement sur Azure et nous avons de nombreuses méthodes pour automatiser la migration sur Azure des charges de travail de SAS 9 et Viya 3.5 », indique le CIO. Il cite par ailleurs le produit Office Analytics, commercialisé depuis plusieurs années. Celui-ci permet d’utiliser SAS Analytics en accédant directement aux données d’Excel, Word, PowerPoint et Outlook avec un add-in basé sur un modèle objet. En interne, SAS utilise lui-même les outils bureautiques Microsoft 365 et Teams. « En fait, le présent accord de partenariat a été à bien des égards planifié, exécuté et finalisé via Teams », signale de façon anecdotique Jay Upchurch.

Concrètement, des intégrations vont être bâties avec SAS à travers l’ensemble du portefeuille de Microsoft, ce qui inclut non seulement Azure et Microsoft 365, mais aussi les logiciels de gestion d'entreprise Dynamics 365 et la plateforme décisionnelle Power. « Nous allons proposer de nouvelles solutions nativement intégrées avec des capacités SAS pour plusieurs secteurs d’activité. Microsoft Azure va devenir notre fournisseur de cloud « préféré » pour SAS Cloud. De même, notre activité d’hébergement et nos opérations internes évolueront vers Azure au fur et à mesure ».

IoT : La ville de Cary prépare une solution de prédiction des inondations

Parmi les chantiers en cours, une intégration en profondeur se développe entre la plateforme Viya et les services Azure. Un autre projet bien avancé porte sur une solution Internet des objets combinant la plateforme Azure IoT et les capacités analytiques « edge-to-cloud » et AI de SAS. Actuellement, la ville de Cary utilise cette offre conjointe pour mettre au point une solution de prédiction des inondations. Les solutions communes conçues avec Microsoft seront co-vendues par les deux éditeurs. Concernant les offres verticales projetées, outre les services financiers et la santé, elles couvriront aussi l’administration, le secteur de la distribution, les sciences de la vie et le manufacturing.

Parallèlement à ce partenariat privilégié, SAS réitère son intention de maintenir des relations fortes avec tous les autres fournisseurs de clouds publics (il travaille avec AWS, Google, Alibaba Cloud...). Notamment pour pouvoir y déployer nativement ses offres lorsque ces clients en feront le choix. Interrogé sur ce point précis, l’éditeur nous a indiqué qu’il opérait avec ses clients de façon étroite pour connaître les intégrations dont ils ont besoin. « Nous avons un processus pour valider ces demandes avec chaque fournisseur de cloud public ». SAS reconnaît qu’il faut s’adapter à chaque cloud dans les domaines de la sécurité, de l’intégration de données, etc. « Nous nous engageons à fournir ces services de façon native au fil du temps », assure l’éditeur américain.