Pendant l'événement Cloudforce organisé par Salesforce.com à New York le 19 octobre dernier, Marc Benioff s'est prêté à une séance de questions-réponses, également retransmise sur le web. Selon le CEO de Salesforce.com, Windows 8 va jouer le rôle de catalyseur ou de « gambit » pour les DSI, qui vont devoir se décider « pour Windows 8, ou pour autre chose ». Depuis des années, l'expression « cycle de mise à jour de Windows 7 », était entrée dans le vocabulaire des DSI. Selon Marc Benioff, ce ne sera pas le cas pour le nouvel OS et « on n'entendra pas parler de cycle de mise jour de Windows 8 ». Celui-ci a précisé que cette déclaration n'avait rien d'agressif à l'encontre de Microsoft. « Elle reflète juste la réalité de l'environnement actuel », a-t-il justifié. Windows est devenu « inadapté », en décalage par rapport à  la prochaine génération de réseaux sans fil 4G/LTE qui va rendre « les réseaux WAN et LAN obsolètes », ainsi que « tous ces grands services disponibles en dehors du Cloud ». Selon le CEO de Salesforce.com, « aujourd'hui, nous n'en sommes pas encore tout à fait là, tout n'est pas client hétérogène, tout n'est pas LTE, tout n'est pas Cloud... Mais c'est vers cela que toute notre industrie se dirige ». Pour l'instant, Microsoft a refusé de commenter les déclarations de Marc Benioff. Pour appuyer ses déclarations, le CEO a évoqué une conversation récente qu'il a eu avec la CIO d'une entreprise mondiale, dont il n'a pas cité le nom. « Son objectif est de se débarrasser de tous les PC », a déclaré Marc Benioff. « Elle pense que la demande de PC ne va pas évoluer. Au lieu de cela, elle veut encourager l'approche BYOD (bring-your-own-device) », a-t-il déclaré. Les terminaux mobiles de nouvelle génération « ont déjà obligé les DSI à modifier leur approche », a-t-il ajouté.

Profiter de la désaffection de l'OS pour pousser SalesForce

Bien sûr, Marc Benioff est loin d'être le seul à prédire que Windows 8 pourrait se trouver en difficulté. Son appréciation vise aussi à mettre en avant l'offre de Salesforce.com, dont le logiciel, qui n'est pas installé dans le datacenter du client et qui ne tourne pas exclusivement sur un PC, est accessible à de multiples plates-formes et dispositifs depuis le Cloud. Lors de son intervention, Marc Benioff a également évoqué les efforts menés par Salesforce pour devenir « une entreprise cliente », dans le sens où elle veut être capable de fournir des outils et des services permettant de relier les entreprises avec leurs clients. Cela suppose de mettre l'accent en priorité sur les logiciels de ventes, de marketing et de collaboration. Récemment, avec son service Work.com destiné à gérer le rendement des employés, Salesforce.com a fait une petite incursion dans les applications de ressources humaines. Le fournisseur a également établi des partenariats avec des vendeurs ERP dans le cloud comme Workday. Mais lors de la session de questions-réponses, Marc Benioff a affirmé que, pour l'instant, Salesforce.com ne souhaitait pas aller plus loin dans les processus de back-office. « Nous faisons de l'intégration avec les fournisseurs de back-office comme SAP et Oracle, mais nous voulons rester principalement un fournisseur de front-office, et c'est sur cela que nous nous concentrons », a-t-il déclaré.

Salesforce.com veut également être reconnu comme fournisseur capable d'aider les entreprises à devenir des « entreprises plus collaboratives », et a créé de nombreuses passerelles entre l'entreprise et les réseaux sociaux et communautaires. Un intervenant a fait remarquer que cette approche impliquait Salesforce.com dans la « transformation de l'entreprise », et devait répondre à des attentes plus importantes de la part des clients. « La plupart du temps, nous appliquons notre modèle à l'entreprise cliente, et elle se met à fonctionner comme nous », a déclaré Marc Benioff. « Je vois Coca-Cola comme une entreprise cloud, je vois Toyota en tant qu'entreprise cloud. » Ajoutant que toutes ces entreprises cherchaient à se transformer et à changer parce qu'elles voulaient grandir. « Aujourd'hui, les vecteurs de transformation sont multiples. Ils ont besoin d'un catalyseur. Si nous pouvons jouer le rôle de facilitateur, tant mieux. »

« Salesforce.com a connu une croissance rapide ces dernières années, pour atteindre les 3 milliards de dollars de recettes annuelles. Mais nous n'en sommes qu'au début, car les opportunités de croissance existent », a estimé Marc Benioff. « La prochaine génération de dirigeants a émergé, elle est en train de prendre les commandes et l'ancienne génération est en train de partir », a-t-il déclaré. « C'est ce qui se passe chez beaucoup de nos clients. Chez Oracle, chez SAP, les anciens décideurs ne sont plus là. Dans les cinq à dix dernières années, tous les sièges ont changé. Les nouveaux cadres sont différents, plus modernes. Leurs préférences technologiques aussi ont changé. »