Le fonds d’investissement Serena prend de la hauteur. À l’occasion d’un point avec la presse, Bertrand Diard, fondateur de Talend et associé chez Serena, a annoncé la création du fonds Data Ventures 2, qui s’inscrit dans la continuité du Data Ventures 1 de cette société de venture capital (VC). « C’est l’ADN de Serena depuis toujours, nous pensons que le fait d’avoir été entrepreneurs apporte de la valeur à l’investissement » affirme Bertrand Diard. Ainsi, le premier fonds lancé en 2017 se concentrait sur les start-ups axées sur les données – big data, IA, machine learning, etc. – avec une enveloppe dédiée de 70 millions d’euros. « Nous avons été précurseurs en misant sur ces couches technologiques de bas niveau à une époque où elles étaient peu considérées par les fonds en Europe » poursuit cet associé chez Serena.

Ce second fonds cible cette fois-ci l’IA générative, la blockchain et le quantique. Doté de 100 millions d’euros, Data Ventures 2 repose sur un principe auquel Bertrand Diard croit fort : « La data va devenir l’un des composants les plus importants ». Avec ce nouveau véhicule, soutenu par des investisseurs institutionnels - dont Bpifrance via le Fonds National d’amorçage 2 et le Fonds Européen d’Investissement - ainsi que des investisseurs privés, Serena compte bien être « pionnier et expert des prochaines infrastructures ». « Elles ont toujours été le coeur invisible, mais bel et bien vital de l’économie. Pourtant, 80 % de l’investissement se concentre sur ce qui est visible: les couches applicatives », analyse Bertrand Diard qui pilote par ailleurs ce second véhicule.

Pousser les start-ups françaises à devenir des acteurs internationaux

Interrogé sur la manière dont le VC trouve ces entreprises, Bertrand Diard explique qu’il y a plusieurs moyens : « Il y a ceux qui viennent à nous. Il y a ceux qui nous connaissent par rapport au fonds Data Ventures 1. Et c’est à nous aussi d’aller à la rencontre de ces entreprises », à l’instar de Quandela que Serena est allé chercher. En parallèle, Bertrand Diard réaffirme la volonté du fonds de basculer une partie des participations des États-Unis vers l’Europe. « 80 % des participations de Data Ventures I sont aujourd’hui présentes aux Etats-Unis. […] Notre valeur ajoutée réside dans la dimension internationale que nous donnons très tôt aux entrepreneurs français et européens que nous soutenons ». Sans donner de chiffre, Serena affirme qu'un certains nombre de participations ont ainsi affiché un chiffre d’affaires annuel récurrent (ARR) supérieur à 20 millions d’euros. Et les taux de croissance de certaines d’entre elles dépassent les 100 % 4 à 5 ans après leur création, malgré le contexte économique tendu.

Dans son bilan, Serena évoque le chiffre de 350 millions d’euros de financements dépassé par les entreprises de son portefeuille. Ces dernières ont notamment attiré des fonds comme Salesforce Ventures, GGV Capital, Eight Roads ou encore Balderton. Parmi les sociétés présentes dans son portefeuille, on retrouve Dataiku, qui a désormais atteint le statut de licorne, Odaseva, Mindee, CybelAngel ou encore Quandela. Cette start-up qui fournit des plateformes de calcul pour les industriels – plus précisément des simulateurs qui modélisent des qubits ainsi que des machines connectées au cloud et qui manipulent des particules – a levé 50 millions d’euros en début de semaine, auprès de ses investisseurs historiques – Bpifrance, Omnes Capital et Quantonation – rejoints, entre autres, par Serena (via Data Ventures 2), Crédit Mutuel Innovation et l’European Innovation Council (EIC).

D’autres jeunes pousses technologiques ont déjà bénéficié des financements de Data Ventures 2, à l’instar de Koyeb (plateforme serverless pour du déploiement d’applications), Fipto (solution de gestion de trésorerie numérique) et Defer (plateforme de background processing). Avec son véhicule financier, Serena précise poursuivre ses investissements en pré-seed et en seed avec des tickets compris entre 500 000 euros et 3,5 millions d’euros.