La mutualisation des réseaux de téléphonie mobile est devenue une réalité en France avec la signature d'un accord entre SFR et Bouygues Telecom en fin de semaine dernière. Le rapprochement entre le numéro deux et trois de la téléphonie mobile a été facilité par le quitus donné par l'Autorité de la concurrence et l'aval de l'ARCEP. Les deux protagonistes ont donc détaillé ce partenariat qui vise avant tout à réaliser des économies.

Le partage de réseaux concernera la 2G, 3G et 4G et touchera 57% de la population (soit environ 80% du territoire). 11 500 antennes seront retenues après la suppression de 7 000 doublons. Les deux acteurs se sont partagés territorialement les efforts : SFR dans l'Est, le Nord et le Sud-Ouest ; Bouygues Telecom s'occupera de l'Ouest et du Sud-Est. Pour se faire, ils ont créé une entreprise commune pour coordonner les travaux. Les retours sur investissement ne sont pas attendus immédiatement. La première année va être une phase d'audit des sites et des choix techniques. Il faudra enclencher le démontage des doublons et la mise en place des stations de base permettant le RAN-sharing (plusieurs fréquences sur une même antenne). Les deux opérateurs espèrent avoir terminé ce travail en 2017 et être opérationnel en 2018. Sur les économies, on attend 200 millions d'euros chez SFR et 100 millions d'euros pour Bouygues Telecom.

Un accord légèrement ouvert


Cet accord ne concerne que le partage de réseaux et écarte les fréquences notamment 4G. Bouygues Telecom dispose d'un avantage dans ce domaine en ayant obtenu l'autorisation d'utiliser sa bande de fréquence 1800 MHz pour la 4G. Le partenariat ne fait pas que des heureux, comme Free qui a déclaré à plusieurs reprises être intéressé par ce type d'accord. SFR et Bouygues Telecom n'ont pas fermé la porte à l'entrée d'un troisième opérateur, mais cela ne pourra pas se faire dans l'immédiat.

Il faudra effectivement regarder cet accord dans le temps au regard des différentes rumeurs sur la concentration dans le secteur. SFR devrait être introduit en bourse au mois de juillet et Numéricâble aurait constitué une offre de 10 à 13 milliards d'euros pour s'emparer de SFR. Le câblo-opérateur s'est d'ailleurs invité dans le bal des offres 4G en la proposant gratuitement (avec 3 Go de données) à ses abonnés fibre optique. Numericable utilise le réseau de SFR...