Distributique : Smile a lancé en mai dernier son nouveau plan stratégique Open Up. Sur quels axes allez-vous travailler ?

Marc Palazon : Open Up repose plusieurs trois piliers : le numérique responsable, les ressources humaines, et le renforcement de notre poids à l'international. À l'heure actuelle, 30 % de nos collaborateurs, sur un total de 2 000 environ, et 20 % de nos revenus sont rattachés à nos activités hors du marché français. L'objectif est de porter ces parts respectivement à 50 % et 25/30 %. Nous le ferons en cherchant à atteindre une taille critique en priorité dans les pays où nous disposons déjà de filiales, soit en Allemagne, Pologne, Suisse, Ukraine, ainsi qu'au Benelux et au Maroc. Si nous devions ouvrir de nouvelles implantations, ce serait plutôt au nord de l'Europe. Mais rien n'est prévu dans ce sens à l'heure actuelle.

Distributique : On voit que les axes des RH et du renforcement à l'international prévus dans le plan sont imbriqués. De nouveaux atouts sont-ils venus s'ajouter à ceux dont disposaient déjà Smile pour recruter des collaborateurs ?

Marc Palazon : Ces dernières années, plusieurs sociétés emblématiques aux expertises fortes ont rejoint le Groupe Smile, à un rythme d'un à deux rachats par an. Certaines ont été complètement intégrées à nos équipes, d'autres continuent d'exister sous leurs marques propres. On peut citer Synotis, Creativestyle, SensioLabs, UX-Republic ou encore Alter Way. Cela nous permet de proposer une mobilité importante à nos salariés. En contrepartie, il faut aussi s'assurer que l'ADN du groupe soit partagé par toutes ses entités. C'est pourquoi l'une des grandes décisions que nous avons prises en 2023 a été la mise en place d'une direction RH groupe. Elle a vocation à véhiculer l'identité et l'esprit de Smile dans ses filiales et à capter les bonnes idées de chacune d'entre elles pour les déployer dans les autres.

Distributique : Le tun over est-il important dans le groupe ?

Marc Palazon : Il oscille entre 15 et 20 % en fonction des pays et entre 18 et 19 % sur l'ensemble du groupe. Le niveau est resté stable par rapport à 2019. Les collaborateurs qui nous quittent partent très peu à la concurrence. La plupart du temps, ils opèrent un changement de vie, partent chez un client ou bien rejoignent une startup ou une scale-up.

Distributique : Que prévoit le plan Open Up dans le domaine du numérique responsable ?

Marc Palazon : Notre volonté est d'élargir notre catalogue de services autour de cette thématique. Nous l'avons déjà fait en mettant sur le marché une offre de conseil et notre filiale Alter Way délivre déjà une prestation dans le domaine du GreenOps. Dans peu de temps, nous proposeront une offre touchant à l'IA générative à travers une nouvelle business unit. L'objectif est de permettre aux clients de maîtriser la forte consommation de bande passante et de ressources cloud qu'induit l'utilisation de l'intelligence artificielle. Pour autant, l'élargissement de notre catalogue ne se fera pas qu'autour du numérique responsable. Il est par exemple prévu que nous lancions aussi une offre dans le domaine de la data.

Distributique : S'agissant des résultats financiers, quels sont les objectifs poursuivis à travers le plan Open Up ?

Marc Palazon : En 2022, nous avons dégagé 160 M€ de revenus. Pour 2023, nous ambitionnons une croissance d'environ 10 %. L'objectif à trois-quatre ans est de réaliser 250 M€ de chiffre d'affaires. Globalement, la croissance va être portée par un mix entre croissance externe et croissance organique. Je n'ai pas de nouveaux rachats à annoncer pour le moment, mais les opérations que nous réaliserons porteront sur des entreprises qui nous ressemblent. Actuellement, le principal défi auquel nous faisons face est le manque de visibilité de nos clients face au contexte économique global. En réaction, ils ont établi des budgets précautionneux, alors même qu'ils n'ont pas forcément réalisé une mauvaise année 2022.