Profitant du Tribeca Film Festival qui se tient à New York, Sun Microsystems vient de présenter sa plateforme de streaming vidéo. « Nous pensons que la manière la plus naturelle pour les gens de profiter de la vidéo est de la télécharger depuis un serveur », a commenté Andy Bechtolsheim, co-fondateur de Sun et designer du Sun Streaming System. Ce dernier est composé de quatre serveurs Fire x4100, d'un serveur de stockage x4500 et du Fire x4950, un nouveau serveur dédié au streaming. Tous ces équipements sont issus d'une technologie déployée par Kealia, l'entreprise fondée par Andy Bechtolsheim en 2001... et rachetée par Sun en 2004. Ce qui a permis au Munichois Andreas von Bechtolsheim (alias Andy Bechtolsheim) de retourner à la case départ. Sun Streaming délivre 160 000 flux vidéo (40 000 en HD), simultanément, à un débit de 2 Mbp/s. Chaque système est capable de transmettre le contenu de 5 000 DVD. Sun annonce avoir déjà noué des partenariats avec Nortel et EDS, qui souhaitent intégrer la nouvelle plateforme à leurs solutions d'IPTV. La société de Santa Clara a toutefois, comme cible principale, les entreprises fournissant des contenus aux opérateurs proposant de la VoD sur IP à leurs clients. Elle a ainsi choisi son camp dans la guerre qui oppose opérateurs Internet et câblo-opérateurs, très présents aux Etats-Unis sur le marché de la VoD. « Si les réseaux câblés souhaitaient offrir une capacité équivalente à celles de nos systèmes, cela leur demanderait une mise à niveau d'une grande amplitude », a d'ailleurs rappelé Andy Bechtolsheim. Certains spécialistes tempèrent toutefois l'optimisme de Sun. « L'IPTV a aussi ses limites. Les routeurs ne sont pas si facilement évolutifs. De plus, les commutateurs Ethernet et les autres serveurs du réseau peuvent ralentir le trafic entre la plateforme et le poste de télévision », a ainsi déclaré Eve Griliches, spécialiste des télécommunications chez IDC.